Pour le meilleur et pour le pire
Bim, bam, boum, après 8h de retard, notre bateau arrive enfin à Hurghada, célèbre station balnéaire de la mer rouge. Si ce n’est qu’arriver dans un nouveau pays de nuit n’est pas des plus rassurants, nos premières impressions sur l’Égypte sont enfaîtes plutôt positives. Ici aussi, on vit la nuit, alors nous croisons de nombreux hommes attablés aux bars de rues, jouant aux dominos ou autres jeux de cartes. Nous prenons possession de notre petit appartement et retrouvons avec plaisir les commodités comme la machine à laver et la cuisine. Croyez-nous ou non mais nous en sommes ravis!
Bim, bam, boum, notre première journée en Égypte sera sous le thème de la plongée sous marine ! C’est également l’occasion de côtoyer de nouveau le tourisme de masse que nous avions oublié depuis des mois. Alors que notre bateau met le cap sur les meilleurs spots (c’est ce qu’ils disent) nous faisons la connaissance de Virginie et Philippe, des français. C'est avec plaisir que nous retrouvons des compatriotes, les conversations vont de bons trains.
Revenons en à la plongée. Je (Marion) ne cache pas une certaine appréhension et panique les dix premières minutes. C’est normal qu’ils disent, respirer profondément qu’ils disent, tout se passera bien qu'ils disent, plus facile à dire qu’à faire… Finalement, chacun prend ses aises dans l’eau et nous nous enfonçons progressivement mètre par mètre un petit peu plus profond. Cette sensation est tellement dingue, le temps semble avoir changé de dimensions. Nous côtoyons poissons et coraux. Notre plus beau souvenirs, pour tout les deux, restera cette deuxième plongée, des bancs de poissons par milliers nous entourant, un panorama aquatique exceptionnel !
Bim, bam, boum nous avons tellement aimé vivre cette expérience sous-marine que nous décidons de recommencer, en snorkelling cette fois. Le hic c'est que dans la précipitation nous choisissons une agence au hasard. À ne pas faire. Elle ne correspond pas à notre mode de tourisme. Nous nous retrouvons donc pour une nouvelle journée bateau qui s'annonce pourtant idyllique. Elle l'est si on enlève les dérives qu'implique le tourisme. Là-dedans nous citerons: l'amassement de personnes sur les mêmes spots, l'endommagement des coraux, les moniteurs peu scrupuleux allant même déloger certaines muraines de leur habitat pour le spectacle, un arrêt sur une plage paradisiaque où le tourisme a détruit toute vie sous-marine. Pas "fun" tout ça n'est-ce pas? Derrière cela nous voulons simplement passer un message simple: quel impact avons-nous sur la faune et la flore? Et si on voyageait responsable plutôt? Nous avons cette réflexion car nous aussi nous nous sommes fait piégé dans ce type de tourisme peu cher et attractif. Cependant les conséquences sur l'environnement sont clairement visible ont été dur à accepter.
Bim, bam, boum, elles sont où les photos des poissons? Parce que oui, promis, nous en avons vu des poissons, Némo et compagnie. Capturé grâce à notre dernier téléphone vivant, il a malheureusement rendu l’âme lui aussi… Qu’elle idée de l’oublier dans la poche lors d’une petite baignade. Il n’a pas aimé, pas aimé du tout.
Après une phase de déni, nous nous résolvons à ce qu'il ne se rallumera pas et qu'il va falloir en acheter un autre.
Le Caire, ce (joyeux?) bordel
Visiter cette immense ville qu’est Le Caire c’est déjà une aventure à elle seule. Ça sonne un peu comme la « Cairo experience ». Nous allons tenter de t'amener dans notre Cairo expérience à nous, attention à ne pas perdre le fil parce qu'ici on y vit à 100 à l'heure !
Comme tout bon élève qui arrive dans une nouvelle ville, il est bien d'y faire quelques recherches. C'est fou tout ce qu'on peut apprendre grâce à Internet !
Surnommée "la ville aux mille minarets", Le Caire est une ville empreinte d’Histoire. Elle vibre d’Histoire, partout, même si celle-ci n’est pas toujours mise en valeur. On peut parler d’immense ville quand on sait qu’elle compte pas moins de 20 voir 25 millions d’habitants. Chaque année cette ville est en expansion de 400 000 habitants, dû en forte partie à l’exode rurale qui ne cesse de croître, un chiffre impressionnant !
Que tu arrives par bus, train ou avion il te faudra te confronter à la circulation qui est... comment dire... un énorme bordel ! Pardon mais c'est le mot. C’est un énorme bric à brac de motos, tuk-tuk, voitures, cars, minibus, calèches, ânes, piétons qui s’entremêlent. Agrémenté de coups de klaxonne qui semblent ne jamais cesser. Le Caire c’est intense nous n'allons pas te le cacher. Le sport national ici est de traverser une route à six voies le plus décontracté possible. L'astuce est de traverser voie par voie et puis in'challah.
Après ça, nous te cachons pas que dégoter des petites rues plus calmes ne fait pas de mal. Elles existent bel et bien alors autant ne pas s'en priver. Elles regorgent d'authenticité et surtout on y a l'impression d'être comme à la maison. Ne t'étonnes pas de retrouver le village dans la ville, c'est tout à fait possible. Une odeur de chèvre ou de mouton? Tournes la tête tu verras sûrement une petite basse-cour non loin de là. Et puis, on te salueras à base de "hello" et de "welcome" car les étrangers sont vite repérés.
Tu pourras également visiter quelques mosquées plus ou moins sobres sans dépenser un sous, profites en car elles font parties de l'Histoire.
Au Caire on peut surtout y visiter une des sept merveille du monde antique, les fameuses pyramides de Gizeh. Sur un site comme celui-ci, il faut s’attendre à y voir du touriste, « aujourd’hui c’est le jour des espagnols, lundi c’est celui des français » nous dit-on. Il suffit pourtant de marcher sur quelques centaines de mètres à peine pour ce retrouver pratiquement seuls, la route ne va pas jusque là et tant mieux! C’est donc une vue sur les trois pyramides qui s’offre à nous. Elles semblent presque perdues dans le désert. Presque car il suffit de tourner la tête à droite pour y observer les tentacules urbaines de la capitale. Nous dépassons largement le temps de moyen de visite, nous observons pendant de long moment ses pyramides qu’on ne pensait pas voir au-delà de nos livres d’Histoire!
Parlons photos. En faire trop, pas assez, c’est toujours un réel débat. Et puis une photo sans le contexte parfois c’est vide de sens. Trois photos, trois contextes.
La première. Un homme s’approche de nous avec son dromadaire, il commence à nous parler (nous amadouer plutôt) puis nous propose de venir prendre des photos avec son dromadaire. Nous refusons car nous savons bien que c’est une « technique commerciale ». Il nous dit que c’est gratuit et que c’est seulement pour que nous gardions des souvenirs ensemble avec notre ami. Face à son insistance nous finissons par céder. Mauvaise idée, il réclame ensuite de l’argent, pour « nourrir son dromadaire ». Vu l’état de la pauvre bête nous en doutons… nous détestons les sites égyptiens pour cela, il y a beaucoup de dérives et d'arnaques.
La deuxième. Un couple d’espagnols nous demande de les prendre en photo avec leur Polaroïd, nous acceptons. Finalement après cette photo « sensational » ils nous proposent gentiment de nous en faire une, nous sommes ravis car c’est vrai que cette photo est « sensational »
La troisième. Juste pour le plaisir de refaire des photos tout les deux. Nous sommes au pyramides quoi ! Après 15 mois de voyage, des milliers de kilomètres et zéro avion, nous sommes fiers !
Le Nil, source de vie
Le Nil. On parle souvent de ce fleuve comme le plus long du monde et ayant permit à de nombreuses civilisations, dont la civilation égyptienne, de prospérer. Hormis les hommes, c'est aussi une source de vie essentielle pour la faune et la flore d’Afrique du Nord. Bref, cette région quelque peu hostile s'est développée autour de ce fleuve mythique.
Mais surtout le Nil, c'est le Nil ! C'est un peu comme s'il dégageait une prestance, tu vois?
De nombreuses croisières sont d'ailleurs proposées afin de remonter le fleuve jusqu'au sud du pays. Nous choisissons l'option moins coûteuse, le bus qui nous amène à Louxor. Ici on y trouve le temple du Louxor, de Karnak, d'Hatchepsout, la vallée des rois et bien d’autres. Nous avons dû faire des choix car visiter tout ces trésors historiques représente un budget conséquent.
Nous jetons notre dévolu sur Karnak, le plus grand complexe religieux de toute l'antiquité, il est dédié au dieu Amon. On va pas se mentir, il est majestueux. Certains piliers ont mêmes conservés leurs peintures d'origines, c’est quand même une prouesse de dingue ! Mise à part les nombreux « bakchiches » proposés par les égyptiens pour visiter quelques parties fermées nous adorons le lieux.
Notre deuxième choix s’est porté sur la vallée des rois. Nous refusons taxis, minibus et tuktuk et enfourchons nos vélos pour se rendre sur le site. Sur la route le contraste est saisissant. À droite la végétation luxuriante, à gauche un paysage désertique et au centre la plus belle vue évidemment.
À l’intérieur de la vallée nous choisissons trois tombeaux, les plus réputés demandant supplément nous nous contentons du billet simple. L'objectif de ses tombeaux est clairement de s'émerveiller devant les dessins, couleurs et nombreux détails. Ces pharaons ne faisaient pas les choses à moitié. Il faut quand même savoir que certaines tombes ont été retrouvées il y a de ça 100 ans tout pile, notamment celle du fameux Toutenkamonh. Alors que leurs prédécesseurs avaient choisis les pyramides pour y bâtir leur tombeau, les pharaons des dynasties suivantes ont préférés cachés leur tombe afin d'éviter les pillages. La vallée des rois est la place parfaite pour cela.
Se balader sur les bords du Nil à quelque chose de magique. Ici, le soleil brille toute l’année et pourtant grâce aux eaux du fleuve le manque d’eau ne se fait pas sentir, on y cultive à foison.
Nous nous faisons adopter par une famille égyptienne
Nous n'allons pas mentir, l'insistance des égyptiens pour consommer n'est pas agréable. Nous nous sommes dit que tout les égyptiens ne pouvaient pas être comme ça.
Nous décidons de sortir du circuit touristique de Louxor pour aller se balader à l'écart, dans les immenses champs de cannes à sucre. Les choses sont bien faites car nous y rencontrons Hissam. Quand il nous propose de nous faire visiter sa ferme et les alentours à moto nous sommes suspicieux, il nous détend et nous mettons les choses au clair dès le début, pas d’argent. C’est terrible d’en arriver là mais ça évite les mauvaises surprises… Nous vivons alors une journée à l’égyptienne avec Hissam et sa famille, pleine de bienveillance, sourire et gentillesse. Nous découvrons surtout une agriculture bien différente de chez nous, où chacun ne possède à peine quelques bêtes.
Nous avons récupéré une recette de pain à l'égyptienne, si certains sont intéressés c'est très facile et très bon !
Nous retournons les voir avant de quitter la ville, en supplément nous apportons quelques petits cookies à partager autour d'un thé. Ils nous accueillent à 8h du matin avec tout autant de bienveillance qu'il y a trois jours. Ils nous font promettre de ne pas les oublier, promis !
Lors de notre ballade à travers les canaux du Nil entre palmiers, bougainvilliers et manguiers nous rencontrons Ashrof. Celui-ci nous invite pour un thé. De fil en aiguille nous y passons finalement le déjeuner, la journée et la journée entière du lendemain. Nous nous attachons beaucoup à ces gens qui nous adoptent littéralement dans leur famille. S'en suit la présentation de toute la famille dont les nombreux oncles et cousins. Vient alors l'invitation de "Hombda", Hombda c'est un peu le chef du village et également le père de notre famille d'accueil, un vrai patriarche ! Il nous propose donc de rester pour un "carnaval" qui aura lieu dans deux jours, notre hésitation sera de courte durée !
Nous arrivons donc deux jours plus tard curieux de découvrir ce fameux carnaval dont on nous parle tant.
Résumons en quelques étapes:
Préparation de la "bouza". Une étrange boisson traditionnelle à base de bière, de sprite, de farine, d'eau, de levure, de sucre et de vanille. Étrange mais plutôt bonne.
Se mettre sur son 31. Nous avons investit dans une djellabia chacun, il faut dire que changer des vêtements que nous portons depuis un an et demi fait plaisir. Nous nous fondons presque dans la masse. Presque car nous restons encore un peu trop pâlot.
Découvrir que le carnaval est enfaite un mariage ! C'est lors de la première soirée qui consiste à déménager les mariés dans leur future maison que nous découvrons que nous assistons bel et bien à un mariage !
Chaque mariage semble très différent donc la description que nous en faisons n'est pas à généraliser pour chaque mariage égyptien. L'encrage des traditions et l'argent semblent être les facteurs jouant un rôle principal sur le déroulé du mariage.
Deuxième journée de mariage. Oui, celui-ci dure quatre jours, il faut donc s'accrocher ! Cette fois des musiciens ont été invités afin d'ambiancer la soirée. Chacun de leur côté, hommes et femmes dansent de manière remarquable (on est ici dans le pays de la danse du ventre, ne l'oublions pas), mais attention on ne se mélange pas!
Il est l'heure pour nous de partir. Nous avons décidé pour plusieurs raisons de ne pas rester durant les quatre jours. Il est si difficile de quitter cet environnement dans lequel on s'y est senti s'y bien. Ici la vie est "simple et belle" nous dit-on, c'est exactement ça et c'est tentant !
Malheureusement nous nous sommes également rendus compte qu'un des membres de la famille a tenté de faire du business sur nous. Ça nous a rendu incroyablement triste, oubliant presque tout les bons moments passés les jours précédents. Finalement ceci résume assez bien notre ressenti de l'Égypte: un sentiment d'adoration totale mixé avec une tristesse vis à vis de la difficulté de pouvoir faire confiance aux égyptiens.
PS: nous respectons le droit à l'image de chacun ainsi beaucoup de photos ne sont pas publiés. Nous les gardons bien au chaud pour nous bien évidemment.
Assouan ou la culture nubienne
Nous prenons le train de bon matin pour Assouan, ville la plus au sud du pays et dernière étape avant notre prochain pays. On découvre qu’à travers cette ville se cache enfaite une culture bien différente de l’égyptienne: la culture nubienne. D’un rapide coup d’œil nous avons l’impression d’être transporté en Afrique. Celle de notre imagination, des couleurs, de la musique, un temps ralenti et des habitant à la peau plus foncée et aux cheveux souvent crépus. En creusant un peu nous nous apercevons que l'Histoire des nubiens est très ancienne, bien plus que celle des pharaons que nous venons d'appréhender en Égypte !
De notre auberge nous avons une vue imprenable sur le Nil avec ses mythiques felouques glissants sur l'eau. Nous avons surtout l'occasion de faire un plouf dans ce fleuve mythique. Deux choses à savoir :
L'eau est beaucoup plus fraîche qu'on pourrait le penser.
Il n'y a plus de crocodiles sur cette partie du Nil du fait du barrage en amont.
Et puis l'auberge de jeunesse mérite elle aussi un petit aparté, nous la recommandons vivement:
Rooftop avec point de vue privilégié, surtout au couché de soleil !
L'occasion de rencontrer des personnes d'horizons tellement différents. De 70 à 25 ans chacun avec un parcours de vie atypique, chacun nous a inspiré à sa manière et nous a surtout montré que, non, suivre le système n'est bel et bien pas obligatoire.
Se sentir détendu du matin au soir, et ça c'est un privilège non négligeable !
Se balader à Assouan ou sur son île éléphantine est reposant. L’effort est moindre, le village est agréable et calme, à quelques centaines de mètres de là, la ville est fourmillante de vie. En milieu de journée les températures restent encore élevées, c'est alors le meilleur moment pour une petite pause shisha. Histoire d'entretenir nos muscles jambiers nous passons sur la rive ouest, de là c'est un grand terrain de jeux dans le sable qui nous attend.
D’Assouan, le temple d’Abu Simbel est à un peu plus de 3h de route. C'est, encore une fois, un saut dans l’histoire. Ce que nous retenons de son bâtisseur, Ramses II est qu'il devait avoir un ego bien trempé pour y construire d’aussi grandes merveilles et remplacer les noms de ses ancêtres par le sien pour se donner davantage de prestige.
La construction de ce temple n'est pas la seule prouesse qui rend celui-ci attractif. Il faut quand même se rendre compte qu'il a entièrement été déplacé suite à la construction du barrage d'Assouan de 1960. Menacé d'inondation il a donc été déplacé plus haut. Quand on voit la taille de celui-ci, on imagine le travail titanesque que cela a demandé !
Bref l’Égypte c’est fini et c’était bien chouette !
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