📆 Du 13 juillet au 26 août 2022 📆
En vérité nous devions partir d’Arabie Saoudite fin juillet. Un projet nous attendant fin septembre nous obligeait à avancer. Mais voilà, les plans changent constamment, pour le meilleur comme pour le pire. Non sérieusement, même si certains choix n’ont pas été toujours faciles, nous sommes persuadés que les choses n’arrivent pas par hasard. Nous accueillons ce nouveau changement comme l’occasion de profiter davantage de l’Arabie Saoudite, un pays qui nous a beaucoup plu. Il aurait été peut-être tout simplement dommage de partir si vite.
Garde partagée à Jeddah
Jeddah c’est clairement notre « QG ». Nous y avons passé pratiquement trois semaines ! Quand on sait que l’hôtel le moins cher est à 50€, on pourrait penser que l’addition a été salé… Finalement, grâce à Ahmed et Omar qui nous ont logé tout le long de notre séjour, nous nous en sommes très bien sortis. Ahmed et Omar, ainsi que Jeddah, nous t’en parlions déjà dans notre premier article sur l’Arabie Saoudite.
Tantôt avec Ahmed, tantôt avec Omar. Tantôt faire une sortie pour manger une glace, tantôt nous proposer de regarder un film. Tantôt à nous aider à organiser notre trip, tantôt nous accompagnant au don du sang. Bref, vous la voyez la similitude avec des parents qui se partagent la garde de leurs enfants? Surtout à en juger les sms d’Ahmed : « faites attention, et dit leur bien de ne pas se baigner là-bas ». Parce que, oui, nous sommes des enfants turbulents qui avons déjà été interpellés quatre fois par la police…
Lors de notre dernière soirée à Jeddah nous sommes allés nous balader sur les pontons de bords de mer. Une pensée culpabilisante de n’avoir pas beaucoup bougé ses derniers temps nous traversant l’esprit. Comme pour répondre à cela une magnifique raie léopard s’est alors mis à nager juste sous nos pieds. Un rêve ! Dans le sens propre du terme car voir une raie de ce type faisait bel et bien parti de la longue liste de Marion. Il n’y a pas de plus belle manière de finir cette étape.
À Jeddah nous partageons également trois jours avec Minov et Nemet. C’est dans la partie chic de la ville que nous nous baladons cette fois. Un rapide coup d’œil sur la plus grande fontaine du monde depuis le remblais.
Nous nous rendons compte d’une chose : chaque rencontre est différente, chaque rencontre laissera sa trace bien à elle dans nos souvenirs.
Nous arrivons donc chez ce couple aisé, dont l’accueil s’apparente à un charmant hôtel. Ici, services de maisons et chauffeur personnel sont de rigueur. Nous découvrons donc leur grande maison, mangeons dans des restaurants chics, écoutons leurs récits sur leurs expériences et visions de la vie.
Minov, un homme plein de réflexions profondes, ouvert d’esprit avec un côté manuel dont on ne s’attendrait pas. Il s’est enrichi notamment grâce à la spéculation boursière et ses nombreux autres business. Nemet, une femme forte et ambitieuse se bat contre le cancer depuis de nombreuses années. Collègue de Marion, elle est kinésithérapeute de profession.
Les petits jeunots que nous sommes continuent à en apprendre encore un peu plus sur la vie (merci la phrase cliché). Merci Nemet et Minov surtout !
Roadtrip avec Amhed
Zéééé partiiii. Un goût de vacances dans les vacances pour ce petit roadtrip dans le sud du pays avec notre ami Ahmed. Et oui, depuis que nous lui avons fait découvrir le snorkeling et offert un masque, notre ami est fan ! Il découvre tout un aspect de son pays qu’il ne connaissait pas. En effet, l’Arabie saoudite est bordée par la mer rouge sur toute sa côte ouest. Réputée pour les coraux qu’elle abrite, c’est un petit paradis pour la plongée sous marine.
Direction Jizan, ou plus particulièrement les îles Farasan. Le spot parfait pour faire du snorkelling, du moins nous l’espérons !
Nature brut et tradition
Les îles Farasan sont un archipel de 84 îles dont seulement trois sont habitées. Ici la terre et la mer semble se confondre, il n’y a que très peu de relief. Quelques villages, par si, par là, mais la majorité des îles restent à l’état brut. Sur la quatrième photo et cinquième photo nous sommes partis à la découverte de l’architecture ottomane de l’île, perplexe sur cette information nous avons néanmoins beaucoup aimé les motifs façonnants ces bâtiments.
Robinson Crusoé n’a qu’à bien se tenir.
Ce soir là nous décidons de dormir sur la plage. Ahmed souhaite expérimenter la vie de roots. C’est avec grand plaisir que nous l’amenons dans notre monde. Une petite plage jonchée de nombreux plastique fera très bien l’affaire pour la nuit. Nous passons l’après-midi chacun à méditer dans son coin pour se retrouver le soir dans cette cabane abandonnée. Avec Melvine, nous sommes adeptes de ces moments là, ils nous font vibrer tout en sachant que nous savourerons d’autant plus le retour au confort.
Nous nous nourrissons de pain, de thon et de fromage. Nous aurions pu faire mieux mais avons opté pour la simplicité.
Comme il est coutume en Arabie nous croisons la police. Nous avons-vous déjà parlé des privilèges qu’offre le passeport français? Il nous faudra le faire… Pour le moment ce policier s’indigne devant Amhed, il s’insurge que notre ami laisse dormir deux français dans cet endroit. Notre compagnon lui répond que c’est simplement notre choix. L’agent de police s’inquiète, disparaît, puis revient une seconde fois avec de l’eau fraîche en bouteille avant de nous laisser tranquille. Nous nous faisons alors la réflexion suivante: si le passeport n’avait pas été français mais plutôt yéménite ou pakistanais ?
Le meilleur arrive dans l’imprévu
Après quelques essais de snorkelling sur divers coins de l’île plus ou moins fructueux nous décidons qu’il est temps de quitter l’île. Nous levons nos pouces tout les trois pour rejoindre le port situé au sud de l’île. C’est Ibrahim qui nous ramasse à bord de son pickup. Au cours de la discussion celui-ci nous propose d’aller faire un tour sur l’île voisine qui, selon lui, est un petit paradis sous marin. Nous nous regardons tout les trois, hésitants, puis finissons par accepter ! Nous voilà donc à bord du petit bateau de pêcheur au milieu de ce paradis d’eaux turquoises. Masques et tubas enfilés, nous partons à la découverte de cet aquarium géant. Le bal des poissons est lancé. Rouge, bleu, vert, violet c’est un camaïeu de couleurs complet qui se trouve sous nos yeux. Les coraux varient de toutes tailles et de teintes différentes. Nous nous considérons à ce moment même les plus heureux du monde. Notre sortie marine se termine par un petit peu de pêche.
La journée ayant été fructueuse Ibrahim nous cuisine, de retour dans le village, les poissons à la mode d’ici, c’est à dire dans un four creusé à même le sol. Un régal ! La petite cabane sera également notre toit pour la nuit, tout équipée cette fois, qu’on nous prête généreusement. Le meilleur arrive dans l’imprévu.
Une bonne dose de vert s’il vous plait
Le désert a beau être dépaysant et magnifique il ne remplacera jamais l’effet qu’un peu de relief et de verdure peut avoir sur nous.
Parlons un peu des rencontres faites dans les montagnes Fayfa. Le soir nous abordons un groupe de cinq jeunes avec qui nous évoquons les déchets plastiques dans leur pays, que nous trouvons conséquents. Bien que réticent à l’idée, ceux-ci font l’effort de jeter leurs déchets à la poubelle. Ils restent néanmoins septiques, répondant simplement que des hommes sont payés pour nettoyer. Ce n’est visiblement pas nos arguments qui les convaincrons…
Le lendemain matin nous rencontrons les hommes chargés du nettoyage.
Comme bien souvent sur la péninsule arabique ce sont des immigrés, généralement en provenance du Pakistan ou du Bangladesh. Malgré leurs conditions relativement précaires ils n’hésitent pas à nous inviter pour partager le petit déjeuner. Toujours souriants et de bonne humeur, ils nous offrent de bons moments de rigolade, insistant même pour plier la tente.
Ces hommes sont des indispensables dans un pays comme l’Arabie Saoudite où aucune éducation n’est faite sur la pollution plastique.
Connaître son pays
Nous terminons ce roadtrip par le Wadi Lajab. Ce qui nous fait le plus plaisir dans ces petites vacances c’est surtout l’émerveillement d’Ahmed pour son propre pays. Il a découvert de nombreux lieux et les a adoré. Ahmed heureux, Marion et Melvine heureux, c’est aussi simple que cela. Et quoi de mieux en terminant par un lieu comme celui-ci?
Zoom sur la faune locale
Petites ou grosses bébêtes, on les adore toutes ! Vous reconnaîtrez un babouin ainsi que les dromadaires et nos immanquables amis oiseaux. Nous avons essayé de retrouver le nom des différentes espèces:
Oiseau tisserin à tête brune, pour le petit oiseau jaune qui fabrique de magnifique nid.
Pélican à dos rose ou pélican blanc, nous hésitons grandement entre les deux…
Guêpiers à gorge blanche, pour celui-ci pas trop de doute. Il faut ouvrir l’œil pour observer ces oiseaux aux magnifiques couleurs ! Et ça vous étonnera peut-être mais, en France, il y a également des espèces de guêpiers tout aussi magnifique, ouvrez l’œil !
Déconstruire ses croyances
La femme voilée, entièrement vêtue d’une abaya noire recouvrant jusqu’à son visage représente 90% des femmes que nous avons croisé. Elle a nourrit de nombreux questionnements chez nous. Au début, nous osions à peine les regarder, par pudeur, de peur que ce soit mal perçu. Et puis petit à petit nous avons trouvé ces femmes incroyablement belles et intrigantes. Nous avons rencontré des femmes de caractère, d’autres timides et d’autres pleine d’ambition. D’un vêtement encombrant, nous inspirant plutôt des femmes effacées, il nous est apparu comme beau et plein de coquetterie. Nous qui pensions que ce voile mettrait une barrière entre nous et ces femmes, nous nous sommes rapidement aperçus que non.
Difficile de dire lesquelles le porte par choix et lesquelles le porte plutôt en raison d’une pression sociale ou familiale. Dans le principe, l’Arabie Saoudite est en plein progrès notamment concernant le droit des femmes. Elles peuvent notamment conduire et occuper certains postes importants, impossible il y a de ça à peine cinq ans. La réalité est que nous sommes encore sur un islam très conservateur où parfois voir des femmes occuper des rangs dans la hiérarchie peut être mal perçu. La pression sociale et familiale ne rend ces nouvelles libertés pas forcément évidente. N’empêche qu’il y a du progrès, qu’il est là et qu’il est en marche.
Évidemment tout cela reste complexe, tellement de facteurs sont en jeux. Pour comprendre un petit peu plus cela nous creusons en parallèle avec des livres. En ce moments nous avons choisis: sexe et mensonges, de Leïla Slimani ainsi que un féminisme musulman, et pourquoi pas? de Malika Hamidi. D’ailleurs, nous sommes preneurs de tout autre ouvrage pouvant éclairer nos réflexions.
Bon, nous ne sommes pas les meilleurs pour les photographies de portrait. Une des raisons est que nous n’osons que très rarement demander à quelqu’un de le prendre en photo, juste comme ça. Nous n’avons pas de photos de femmes saoudiennes, qui illustrerait pourtant bien le propos ci-dessus. Nous avons, par contre, celui d’un homme. Notre dernier conducteur saoudien, charismatique par son entrain.
Vrac de pensées
Nous avons passé beaucoup de temps à observer les babouins. Premièrement parce que c’est drôle. Deuxièmement parce que finalement c’est étonnant de constater à quel point leur gestuelle peut être proche de celle de l’Homme.
En approfondissant le sujet avec notre compagnon Amhed nous découvrons un fait surprenant. Notre vision du monde est différente notamment par nos croyances, jusqu’aux origines même de l’humanité.
Effectivement, pour nous, Darwin est notre référence et l’évolution apparaît comme la suite logique des événements naturels qui ont amené l’Homme tel qu’il est aujourd’hui. Pour Ahmed (et peut-être les Saoudiens de manière générale) le Coran est leur référence. Par conséquent, l’Homme ne peut venir du singe, il est simplement la création d’Allah et son premier représentant est Adam. Le plus passionnant lors de ces échanges est que chacun peut donner son point de vue sans pour autant braquer son interlocuteur. Les discussions sont amicales et pleines de curiosités réciproques.
Pour en revenir aux babouins, le fait que la population décuple chaque année commence à poser problème. Les babouins se nourrissent essentiellement grâce à l’Homme, à ses déchets qu’il laisse partout et parfois même grâce à ceux qui viennent les nourrir directement… Aujourd’hui, le gouvernement cherche à réguler leur nombre car ils sont trop nombreux. Lorsque l’Humain tente de résoudre un problème qu’il a lui même causé…
Notre toute première photo en Arabie saoudite. Nous venions de finir nos 26h de bus depuis Abu Dhabi (ouais c’est loin et long…). L’homme en charge des bus nous a gentiment proposé un café en attendant que notre couchsurfing vienne nous chercher, ça commence donc très bien. Entre temps, Melvine tape la dicute avec ce monsieur éthiopien et un groupe de femmes vient aborder Marion et lui demander un selfie.
Malgré un début sur les chapeaux de roue, nous avons eu beaucoup de mal à apprécier nos premiers jours dans le pays. Il faut dire que ce n’est clairement pas fait pour des backpackeurs. Puis, petit à petit, l’Arabie Saoudite comme nous l’aimons, c’est ouverte à nous. Les rencontres avec les bonnes personnes au bon moment nous ont offert des moments incroyables dans ce magnifique pays.
Un grand merci en particulier à Abdullahman, Faris et surtout nos potes saoudiens Ahmed et Omar ! Choukran les gars si la traduction est bonne !
Après la première, voici la dernière galerie photo d’Arabie saoudite.
Première photo : un coucher de soleil sur la mer rouge. Parfait pour illustrer qu’ici on vit la nuit. À 2h du matin vous trouverez bien plus de monde dehors qu’à 2h de l’après-midi, pour la simple raison que la nuit les températures sont plus clémentes.
La deuxième photo : c’est seulement pour montrer qu’après quinze mois de voyage collés 24h/24 ensemble nous avons même décidé d’avoir le même bronzage… Arrêtez nous s’il vous plait !
La troisième : pour dire un petit mot sur la gastronomie. Elle ne nous a pas emballé plus que ça. Peut-être parce que nous avons fait une overdose du riz-poulet que l’on nous offrait tout le temps ! La cuisine saoudienne est un mélange inspiré des différentes régions alentours, la cuisine yéménite reste notre préférée.
Une dernière photo pour le plaisir. Celle-ci elle est pour toi. Tu dois savoir qu’il n’est pas évident pour nous de partager tout ces récits et que c’est un véritable questionnement de savoir quoi partager. Bref, notre manière d’écrire n’est pas parfaite mais nous prenons beaucoup de plaisir à partager nos récits. Aujourd’hui après 15 mois de voyages nous aimerions que toi, là, derrière ton écran, tu nous laisses un petit message pour savoir ce que tu en penses. Qu’aimerais-tu savoir de tout ces pays ? On va pas se mentir, les pays que nous traversons sont, pour beaucoup, encore bien méconnus c’est donc l’occasion de les découvrir ! Tu veux savoir quoi, toi ?
Vraiment top vos article! On decouvre nous aussi en vous lisant ! 👍
Coucou les jeunes, c’est Virginie et Philippe les plongeurs Égyptiens de l’extrême 😂. Votre Blog est extraordinaire, bravo à vous 2 ! J’ai attaqué à le lire, mais comme j’ai quelques trains de retard, il va me falloir quelques jours 😅. Mais ce sera un plaisir de suivre votre périple 🤗.
Belles aventures à vous 2, vous êtes trop mignons 🤩.
Les Lyonnais
Un plaisir de vous lire et de suivre vos aventures ! Moi je veux savoir votre vision de tous ces pays et vous le faites très bien 👍.