📆 Du 13 juillet au 26 août 2022 📆
Quelques bases sur la Saoudie
L’Arabie saoudite est considérée comme le cœur du monde musulman. En effet, c’est à la Mecque, ville saoudienne, que tout a commencé pour l’islam car c’est ici que le prophète Mahomet est né. C’est également tout proche de la Mecque, dans les cavernes du mont Hira, qu’il eu les révélations qui, par la suite constitueront le Coran.
Medine fait également partie des villes saintes d’Arabie saoudite. En effet, le Prophète a vécu et enseigné à Médine après l'Hégire, nom désignant sa fuite de La Mecque en 622.
Ces deux villes ont donc une place particulière dans le monde musulman. Durant le pèlerinage du hajj, un devoir religieux que chaque musulman se doit de faire au moins une fois dans sa vie s'il en a les moyens. Les musulmans viennent donc se recueillir dans les villes saintes de la Mecque et de Médine. Cela représente chaque année des millions de personnes.
Pour nous, touristes non musulmans, le pays à en faite ouvert que depuis 2019. Le tourisme y est donc tout nouveau. Tout à découvrir. Si tu tapes le classique « quoi faire en Arabie saoudite » sur Google les recherches y sont limitées. Il n’est donc pas évident de construire un itinéraire, quoi que très excitant de faire parti des personnes ayant eu l’occasion de visiter ce pays !
Et puis il y a le fameux « vision 2030 », un programme lancé par le prince héritier depuis 2016. Ce programme est ambitieux, il a pour but de sortir le pays de sa dépendance économique au pétrole en développant les autres secteurs dont le tourisme. Nous vous invitons à regarder aussi son projet "the line", un truc de fou, ce sont les mots qui nous viennent en tête pour décrire cette ville du future qui est bientôt censée sortir de terre.
Nous nous demandions ce que nous pourrions bien trouver dans ce pays encore un brin mystérieux. Septique au début nous sommes allés de surprises en surprises mais, surtout, avons remis pas mal de nos préjugés en questions.
Un passage en ville
Jeddah est la plus ancienne ville du pays, d’où son architecture parfois délabrée. C’est avec son charme de l’ancien que cette ville nous accueille et nous permet de poser un premier regard sur ce pays controversé qu’est l’Arabie saoudite. Nous y apprécions son architecture et ses souks animés.
La première fois que nous y mettons les pieds nous sommes accueillis par Ahmed. Jeune homme dans nos âges très attaché à sa famille, sa religion et sa culture nous en profitons pour lui poser un tas de questions.
Nous nous rendons compte que nous avons des façons de vivre bien différentes, en terme de relation amoureuse par exemple. Lui ne comprend pas que nous puissions vivre ensemble sans être marié, que nous aimons participer à des soirées où hommes et femmes se côtoient et où le flirt est normal, ou bien que nos parents n’aient pas vraiment leur mot à dire sur notre couple. Nous ne comprenons pas comment tu peux parler de mariage lors d’un premier rendez-vous amoureux, que tes parents puissent choisir ton futur époux ou bien que les femmes peuvent travailler mais que c’est seulement à l’homme de subvenir aux besoins de la famille.
Nous comprenons que nos cultures sont différentes, alors nous en discutons, chacun étant curieux de l’autre. Avant d’arriver en Arabie, nous, petits français, prônant au maximum l’égalité entre tous, avions beaucoup de préjugés vis à vis de ce pays musulman. Certes, l’égalité homme /femme est loin d’être là mais finalement nous nous rendons compte que cela va au delà de nos convictions. Alors, nous l’acceptons et nous comprenons ce jeune homme, Amhed, dans ses discours. Nous savons également que c’est une société qui tend elle aussi a changé. Une des principale question qui se pose en saoudie est : comment cette société peut-elle progresser, notamment en terme d'égalité, tout en gardant l'essence de sa culture ?
La ville de la Mecque est interdite aux non-musulmans. Pour ce qui est de Medine les informations ne sont pas très claires, alors comme nous sommes de petits curieux nous décidons d’aller y faire un tour. Bonne idée? Pas si sûr…
Ça commençait pourtant très bien avec le traditionnel barbecue au milieu du désert accompagnés de nos amis Amhed et Omar. C’est assez drôle de voir quelle image ils ont de nous, européens. C’est à peu près ça: des jeunes qui se font exclure de la maison familiale dès l’âge de 18ans, indépendant, aimant boire et fumer et évoluant dans des pays où les règles sont bien plus cohérentes qu’en Arabie saoudite. Bon, nous avons rectifié quelque peu le tir.
Le lendemain nous accompagnons Amhed à la mosquée, enfin seulement sur la place extérieure car la mosquée en elle-même est interdite aux non musulmans. Nous arrivons pile au moment de la prière, ce sont donc des milliers de musulmans du monde entier qui prient autour de nous, impressionnant ! Et puis nous nous faisons finalement interpeller par la police en civil, une bonne heure d’interrogatoire… Nous n’avons pas droit d’être là, le problème c’est que nous ne le savions pas ! Et puis nous nous remémorons cette petit fille qui était en train de faire caca dans la poubelle quelques minutes plus tôt et ça nous fait bien rire. Caca musulman accepté, ballade de touriste formellement interdite. Enfin soit…
Au frais dans les montagnes
Cap sur les montagnes. C’est sûrement la dernière chose que nous pensions dire en venant ici. Et pourtant, ça grimpe à pas moins de 3000 m quand même ! Et puis on y retrouve un brin de fraîcheur, revêtir son polaire quand la fraîcheur des soirées se fait sentir est un vrai plaisir ! Nous nous essayons à la randonnée sur les crêtes de Sawda, un des plus haut sommet. Clairement il va falloir dire non aux invitations riz pilaf et se remettre au sport car à ce rythme le mont des alouettes va nous paraître bien raide… mais pas le temps de se reposer, nous sommes sur le territoire des babouins, nous les entendons au loin et nous pouvons clairement comprendre « tu es sur mon territoire, dégage ». Pas très amical tout ça. Nous spéculons bien sur, c’est nos premiers babouins sauvages (une première à tout) alors nous ne rigolons pas.
Et puis au beau milieu de ces montagnes on y trouve des villages historiques, comme celui de Rijal Alma. Également appelé le village pain d’épice, un nom qu’il porte plutôt bien.
À peine arrivésà Abha, petite ville au cœur des montagnes nous croisons la route d’Abdullahman qui nous aide à trouver un hôtel. C’est toujours grâce à Abdullahman que nous nous rendons au départ de notre première randonnée, que nous faisons un tour au marché et que nous partageons un café ensemble. Deux jours plus tard c’est toujours avec cet homme que nous nous rendons à Tanomah, à 2h de là, où nous y mangeons un plat traditionnel dans un restaurant offrant une vue sur les alentours.
Le temps qu’il nous consacre nous étonne beaucoup. Il pourrait passer ce temps libre avec sa famille, ses amis ou tout un tas d’autres choses. Il préfère pourtant le passer avec deux inconnus qu’il a abordé au hasard d’une rue. Il en fait ses invités et tente de répondre à leurs moindres désirs. Il ne fait pas cela par contrainte, non, par plaisir oui, mais surtout parce que c’est sa culture, son éducation et qu’il est inconcevable pour lui que cela se passe autrement. Nous sommes bien arrivés en Arabie saoudite mais nous ne le savons pas encore.
Si il y a bien une chose que nous retiendrons dans cette région ce sont les parcs publics. Ils sont remplis, à tout heure du jour et de la nuit ! Famille et amis se regroupent avec l’équipement de base, tapis, coussin et nécessaire de cuisine pour un petit riz pilaf. Presque sans exagérer. La culture du dehors comme nous avons décidé de l’appeler est très forte ici. Parfois on y remarque même une mosquée portative, il ne s’agirait pas de louper l’appel de la prière. Alors, nous avons passé beaucoup de temps assis sur l’herbe, sourire aux lèvres, à regarder toute cette agitation. De temps en temps, on vient discuter avec nous, nous demander une photo ou vidéo à poster sur snapshat, nous offrir un café ou petit gâteau ou simplement prendre notre numéro de téléphone. Et puis, nous découvrons qu’ici nous avons à faire à des amateurs de belote, alors nous nous installons sur un tapis et jouons, improbable. L’accueil saoudien nous plait, on s’y sent bien.
Il y a deux problèmes avec l’auto-stop ici:
Les saoudiens sont prêts à faire des détours de plus de 2h pour nous, évoquant à chaque fois la même raison. Nous sommes leurs invités et leurs racines culturelles, basés sur l’islam, les poussent à nous aider. Nous avons beau leur expliquer que nous ne leur demandons pas autant, ils ne veulent rien entendre… et puis quand maman insiste au téléphone pour que son fils nous amène, c’est cuit, nous n’avons aucune chance..
Nous réfléchissons à deux fois avant d’inviter nos conducteurs pour un café ou un repas. Non pas que nous n’en avons pas envie mais la plupart du temps ils se débrouillent pour payer. Alors si les personnes qui invitent se font finalement inviter il n’y a plus de sens… Et puis méfiez vous de la proposition thé ou café à 10h du matin qui peut facilement finir sur une shisha!
Merci aux 15 conducteurs nous ayant permis de traverser la région Asseer et d’en découvrir son patrimoine et surtout la générosité de ses habitants ! Choukran.
Pour ceux qui aiment écouter notre vie :
Gros coup de cœur dans le désert
Al Ula. C’est un énorme coup de cœur pour ce lieu ! Nous nous étions pas sentis aussi bien depuis une éternité. Alors nous prolongeons notre séjour d’un, deux, trois, quatre jours. Impossible de se résoudre à partir. Les lieux sont incroyables, avec une infinité de possibilité d’exploration et puis nous avons trouvé une famille d’adoption, comme à la maison.
Autant les sites touristiques à visiter dans le pays sont difficilement accessibles et/ou renseigné. Autant Al Ula est la référence pour un voyage en Arabie Saoudite. Pourtant, nous n’en entendions pas grand chose. C’est contre toute attente une agréable surprise qui nous attend ! Imaginez un instant le sable fin jaune-orangé qui encercle différent îlot rocheux aux couleurs ocres. Au milieu de se qui semble être un désert aride de nombreuses fermes abrites quelques moutons à l’ombre des milliers de palmiers et quelques manguiers. Le ciel est d’un bleu perçant, le vert tendre des arbres vient contraster avec les reliefs orangés. Un cadre idéal pour se reposer quelques jours.
On vous amène avec nous journée après journée.
Mercredi 27 juillet:
Réveil dans un bâtiment gouvernemental après avoir été invité par le chef des lieux. Ni une ni deux, petite toilette comme les musulmans pour leur ablution et route vers Al Ula. Sur la route (nous avons loué une voiture) nous faisons nos bons samaritains en aidant d’abord un saoudien en panne d’essence puis en prenant en auto-stop un égyptien. Le karma nous le rendra en faisant la rencontre de Farith.
Une fois sur le site nous ne savons trop où donner de la tête. Nous nous garons finalement sous les palmiers et partons découvrir les lieux à pied malgré la chaleur. A peine 30 minutes plus tard, un gros SUV nous klaxonne et s’arrête pour échanger avec nous. Nous ne le savons pas encore mais nous avons trouvé notre guide ainsi que notre hôte pour le reste de notre séjour ici, Farith.
Première mise en bouche et pas des moindres ! Farith nous emmène dans sa ferme où palmiers, citronniers, orangers et même quelques vignes ne semblent pas souffrir de la chaleur. Malgré les apparences l’eau ne semble pas manquer tellement la végétation est verte. Le bonus nous attends en haut de la colline juste à côté. La vue est à couper le souffle ! Pas de description cette fois juste des photos. Ce sont également nos premières inscriptions préhistoriques.
En fin de journée nous nous rendons sur LE site, inscrit au Patrimoine Mondiale de l’UNESCO. La référence du lieu : Hegra. Hegra c’est la deuxième capitale d’une civilation vieille de plusieurs milliers d’années, les Nabatéens. Vous connaissez sans doute la principale qui se trouve en Jordanie non loin d’ici, Petra.
Hegra c’est également le tombeau du roi où il avait prévu d’être enterré. C’est ainsi que plusieurs millénaires après, nous nous retrouvons face un énorme bloc de pierre brut dans lequel une imposante façade entièrement sculptée à même la roche s’érige. Impressionnante avec ses plusieurs dizaines de mètres de haut au milieu du désert. Pour visiter ce lieux il vous faudra payer 25€ et obligatoirement suivre un tour avec un bus et un guide. Nous vous l’accordons c’est pas ce qu’il y a des plus amusant mais finalement ça permet de conserver le site sans mauvaise surprise. Nous apprécions d’autant plus la visite car nous avons finalement payé 5€ après avoir sympathisé avec le jeune homme au comptoir.
Jeudi 28 juillet:
Réveil dans la ferme de Farith, nous avons dormi comme des bébés. Nous décidons de prendre le petit déjeuner sur la terrasse, au milieu des palmiers et de la petite famillle qui s’active déjà. Farith propose une matinée en sa compagnie où il nous fera découvrir les trésors cachés de ces lieux, nous acceptons évidemment !
Où est Melvine ? Sur la photo s’y cache Melvine ainsi que des gravures rupestres. Des autruches auraient vécues dans la région, elles y sont représentées, fascinant !
Il est ensuite l’heure de partir explorer le canyon, à pied évidemment, ce n’est pas avec les 45°C ambiants que nous allons nous arrêter. Prends quand même 2 litres d’eau ça peut être pratique.
Éléphant rock, bon il n’y a pas à dire la publicité n’est pas mensongère, c’est un énorme bloc de pierre en forme d’éléphant qui se trouve devant nous. Après s’être dirigé vers le mini bar en y demandant les boissons et s’être fait rembarrer car ici ce n’est que pour de la shisha nous décidons d’aller s’amuser un peu dans le sable. La roche change de couleur au fur et à mesure que le soleil se couche, mieux qu’au cinéma dit donc.
Vendredi 29 juillet:
Des infinités possibilités d’exploration vous vous souvenez ? Alors nous nous dirigeons vers la petite montagne juste derrière la ferme. Nous y trouvons notre bonheur: des dunes de sables et des points de vue, toujours magnifiques !
Le soir nous décidons d’explorer un nouveau spot. Comment ne pas se sentir minuscule ?
Samedi 30 Juillet:
Monte à bord du 4x4 matelot ! Prends part à l’équipage et viens naviguer sur une mer de sable. Le capitaine connaît cette mer comme sa poche, tu ne risques pas d’être déçu. Comme boisson ce n’est pas du rhum que nous avons là mais un bon café arabe à température ambiante, il faut un palet costaud pour boire ça. Accroche toi bien car les dunes sont hautes aujourd’hui. L’ambiance à bord est décontractée entre blagues et chambrage, il faut rester cool. Puis tu appareilles dans un lieu isolé, sans âme qui vive dans les milles aux alentours. Le coucher de soleil et la Voie lactée au fur et à mesure du temps qui passe ne semble être ici que pour toi.
Dimanche 31:
C’est l’heure des aurevoirs, déjà. Comme nous avons l’impression d’être un peu « relou » avec nos couperets sur les rencontres exceptionnelles nous vous l’épargnons, mais nous n’en passons pas moins !
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