📆 Du 27 juin au 09 juillet 2022 📆
Mascate ou Muscat, à vous de choisir
Mascate, muscat. À l’anglaise, à la française, les deux se disent. Nous avons préféré Mascate pour garder le côté sérieux…
Nous commençons donc cette visite d’Oman par la capitale. C’était sans compter sur notre vieil ami le Covid qui a pointé son bout du nez… Trois jours dans le dur pour Melvine.
Ghaled nous fait visiter sa ville: opéra, souk, palais, tout y passe. Sauf peut-être LA chose à faire à Mascate, sa mosquée. À chaque fois que nous tentons une approche celle-ci est fermée pour diverses raisons. À force nous nous raisonnons, nous n’aurons un aperçu que d’extérieur, la chance ne nous aura pas permis de visiter cette mosquée que l’on dit magnifique. Une pointe de déception…
Nous jetons donc, à défaut, notre dévolue sur la corniche. Le bord de mer est aménagé par un remblai piéton très agréable, d’autant plus au couché de soleil. La petite baie entourée de reliefs abruptes sombres comporte un vieux souk, une mosquée, un marché au poisson et bien évidemment un port. Plus loin les forteresses témoignent du passé portuaire de la ville. Bref un joli décors qui possède une petite touche africaine selon nous, sans pour autant vous donner de raisons précises.
Une reprise de l’auto-stop en beauté
Nous terminons notre séjour à Mascate au restaurant avec Ghaled et une vietnamienne, Christine, fraîchement rencontrée. Ils nous conseillent tout deux de nous rendre à Nizwa ce soir pour assister au marché au bête du lendemain. Celui-ci est spécial, il précède l’aïd el-kebir, « la fête des sacrifices », la plus importante fête musulmane, beaucoup de bêtes seront donc présentes pour l’occasion.
17h, jeudi nous commençons donc à lever nos pouces. Nous avons 1h30 de route et le soleil se couche aux alentours de 19h, let’s go!
Nous tombons par chance sur Sahid qui se rend directement à la ville de Nizwa. Un trajet aux petits oignons qui n’est que le prélude de ce qui nous attend durant les quinze prochains jours: discussions sur les traditions d’Oman encore bien présentes; un jus de coco fraîchement préparé devant nos yeux; un détour pour nous amener directement au pied de notre hôtel.
Encore merci à toi, nous espérons que tu as bien profité de ta petite famille le temps de ton week-end de repos !
Nizwa. Dès notre arrivée ce matin là nous sentons l’effervescence. Sur le parking des pickups et autres imposants véhicules sont chargés de nombreuses bêtes, entassés pour l’évènement. Bœufs, dromadaires, moutons, chèvres, poussin, poules… Arrivé au cœur de l’animation un abris circulaire accueille les nombreux acheteurs et vendeurs, tous en costumes traditionnels. Le vendeur fait le tour du cercle d’acheteurs, animal en main. Autant dire qu’entre les cris des éleveurs, des acheteurs, de la foule autour, les animaux qui ruminent et qui parfois tentent une échappée, l’ambiance est mouvementée!
Nous en profitons pour faire un tour au marché, et ainsi se dégoter un petit déjeuner à l’omanaise avec nos récoltes du jour:
Jus de coco de la veille
Thé
Dattes fraîches
Aloha, un dessert omanais. Pour vulgariser, c’est une sorte de gelée de chocolat agrémentée d’éclat de pistaches et de noix. Marion a adoré, Melvine un petit peu moins.
Après avoir trouvé une tente au rayon jardinage du supermarché, nous voilà de nouveau sur le bord de route à lever le pouce, direction les montagnes. Le problème c’est que laisser Marion prendre les choses en main ça donne: écrire un panneau avec le nom de la destination et faire du stop à l’opposé de cette destination…
N’empêche que nous sommes tout de même pris par trois voitures et décidons donc de changer de montagne pour aujourd’hui afin de nous diriger vers le plus haut canyon de la péninsule arabique, Jebel Sham (toujours avec notre panneau de la montagne voisine). Le dernier couple, après nous avoir rassasié de divers fruits et offert de jolis porte-clés, nous déposent sur un spot parfait pour la nuit. Ayant peur que ça ne suffise pas ils nous offrent l’essentiel du campeur arabe: un de leur tapis. Nous avons beau leur expliquer qu’un tapis en sac à dos ce n’est pas possible ils ne veulent rien entendre, nous voilà donc avec un nouveau cadeau de trois mètres carrés…
Nous inaugurons donc notre tente d’une très belle manière, sur les hauteurs de Jebels Shams.
Vous l’aurez compris l’auto-stop a été très facile pour nous ici. Il a été surtout synonyme de rencontres et d’incroyable générosité. Pas évident de condensé tout ça pour le rendre agréable à lire, nous pourrions en écrire des pages et des pages! Nous continuons donc sur un deuxième chapitre du même genre.
Un cadeau d’anniversaire inattendu
Pour mettre le contexte, l’anniversaire de Melvine est le 03 juillet.
Nous sommes donc au petit matin du 02 juillet avec aucune idée d’où nous allons finir ce soir pour fêter ce cap des 27 ans. Les moments d’improvisation permettent d’ailleurs de s’ouvrir davantage aux rencontres et aux bons moments. Celui qui suit en est un exemple.
Nous partons de bon matin direction la montagne voisine. Nous ne savons pas si les fortes chaleurs jouent en notre faveur mais nous attendons encore moins de cinq minutes avant d’être pris. Trois voitures vont se succéder pour nous amener au cœur de Jebel Akhdar, parfait pour y débuter une petite ballade entre les villages. Ces montagnes sont aussi surnommée les montagnes vertes. Nous les pensions d’ailleurs beaucoup plus vertes que cela, sûrement lié à la saison. La balade le long des jardins et canaux est très agréable, nous traversons deux villages. Nous gérons le timing à la perfection car nous nous trouvons un petit restaurant le temps de faire passer l’orage.
Nous décidons alors qu’il est plus sage de ne pas dormir en montagne ce soir, vu la météo incertaine. Pouce en l’air direction la vallée. Trois énormes voitures, vitres teintées, s’arrêtent pour nous et nous proposent de descendre avec eux. Parfait ! Le temps de commencer à faire connaissance que nous sommes stoppés, la pluie a pris possession de la route et il est impossible de traverser. D’après nos hôtes nous sommes chanceux, c’est un phénomène qui arrive une à deux fois dans l’année mais qui reste bien connu des omanais. Ici la pluie est sacré mais capricieuse. Lorsque les précipitations sont importantes, le sol aride n’absorbe quasiment rien de l’eau tombé. Par conséquent toute cette pluie vient à ruisseler puis déborder dans les wadi pour former de gros torrents puissants et imprévisibles.
Une fois redescendu nous pensons continuer l’auto-stop. Hop, hop, hop ! Vous croyez quoi ? On est à Oman ici ! Le visiteur est roi. Nos conducteurs se mettent en tête de nous trouver un hébergement. Le problème c’est que nous n’avons pas le même compte en banque alors quand nous arrivons devant la porte de l’hôtel 4 étoiles nous rigolons moins… Nous pensons déguerpir une fois nos conducteurs repartis. Le hic, c’est que ça ne fonctionne pas comme ça ici. Faris dans son incroyable générosité et ses racines culturelles l’incitent à nous payer cette nuit. Nous refusons mais il est déjà trop tard, le dîner et le petit-déjeuner sont déjà commandés! En supplément une petite surprise nous attend au dîner. C’est ainsi que nous profiterons de la piscine, d’un dîner copieux, une chambre spacieuse, un gâteau surprise d’anniversaire…
C’est sûrement la surprise la plus folle de nos aventures en stop. La plus folle mais pas la plus belle. Toutes attentions petites ou grandes resteront de beaux souvenirs à nos yeux.
Bon anniversaire Melvine chéri, qui aurait dit que tu fêterait tes 27 ans à Oman? Que tu te réveillerais dans une chambre de luxe puis que tu reprendrais l’auto-stop pour finalement dormir en tente au bord d’un des whadi les plus connu du pays? (Patience le chapitre wadi arrive plus tard).
L’auto-stop c’est comme une boîte de chocolat…
L’auto-stop c’est un peu comme une boîte de chocolat, tu ne sais jamais sur quoi tu vas tomber. Par Melvine Brosset, inspiré de Forest Gump.
C’est mardi 05 juillet que nous rencontrons Salah, il est 14h. Le contact s’établit doucement.
Rien ne laisse à présager ce qui nous attend. En effet, Melvine tente divers sujets de discussions en vain, Salah n’accroche pas vraiment et ne répond que succinctement. Son anglais est approximatif ce qui n’aide peut-être pas à engager une discussion.
Au bout de cinq minutes Salah bifurque de la route principale. Il nous dépose devant un fort et nous propose de le visiter. C’est avec un grand plaisir que nous le suivons et l’écoutons donner quelques explications. Il s’en suit un autre fort, le marché local puis un tour dans le pôle industriel de Sour où raffinerie, gazoduc et autres monstres d’acier se succèdent. À la sortie de la ville nous nous rendons sur les vestiges du tombeau de Bibi Maryam. Ancien centre commercial très animé, visité par Marco Polo, il aura été géré par cette femme forte et respectée, tout ça d’après notre guide. Voilà une visite presque complète, il ne manquait plus que wadi tiwi pour découvrir toute la région. Il est 18h, nous avons finalement passé tout l’après-midi avec Salah (le trajet initial ne prenait qu'à peine une heure). Au fil du temps, cet homme s’est petit à petit ouvert, il n’était pas forcément très bavard mais on le sentait s’être détendu au cours de la journée et son envie de nous faire partager son patrimoine l’on emporté sur sa timidité apparente.
Notre boucle est bouclée à Oman, quinze jours que nous arpentons le pays. Il nous reste à peine 200km à parcourir avant de rejoindre Mascate puis quitter le pays le lendemain. Notre dernier conducteur, Nasser, va nous régaler, dans les deux sens du terme. Premièrement car il est d’une générosité incroyable, il se met en tête de nous amener en haut de la montagne pour nous montrer un joli panorama, la pluie en aura décidé autrement, nous restons sur la route. Il décide alors de nous amener dans un restaurant préparant le Shiwa. Le shiwa c’est ce dont il nous a parlé durant le trajet, c’est le repas traditionnel pour l’Aïd qui a lieu le lendemain. Il faut trois jours à la viande avant d’être prête. Bref nous nous régalons au restaurant et terminons ce séjour d’une très belle manière. Notre visa ne nous permet pas de rester plus longtemps pour profitez des fêtes qui se prépare, dommage.
PS: nous mangeons du dromadaire pour la première fois de notre vie, pas si mal.
Les wadis, emblèmes d’Oman
Les wadis signifiant littéralement « lit de rivière » sont des cours d’eau plus ou moins asséchés. Ils peuvent passer d’oasis paradisiaques en rivières torrentielles en quelques minutes.
Premier wadi: wadi dont on ne sait pas le nom
Premier wadi mais aussi premier jour à oman pour nous. Quoi de mieux pour commencer que d’explorer un de ses oasis qui font la réputation de ce pays? Nous avons hâte! C’est accompagné de Ghalid et Ali que nous partons donc de bon matin (bel euphémisme quand on sait que nous nous sommes levés à 4h30). En plus du fait que nous avons trouvé le lieu très beau, nos deux amis, nous expliquent un tas de détails sur leur pays et ça en est super intéressant! C’est également la saison des dattes, les palmiers en sont remplis alors nous nous régalons d’un tas de dattes fraîches. Les hommes montent aux arbres avec une assurance déconcertante afin de faire tomber ses amas de fruits. Il y en a partout !
Deuxième wadi : wadi Bani Khalid
Celui-ci est le plus connu, il est d’ailleurs classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Dommage pour nous, ce jour là, la lumière n’est pas au rendez-vous, nous en gardons donc de bons souvenirs mais pas de belles photos.
Mais les images sont-elles si importantes quand on se lève à 7h du matin pour une baignade matinale dans un des bassin à l’eau cristalline? Des piscines naturelles, dans un cadre idyllique, pour se rafraîchir après une nuit en tente (ou peut-on appeler ça un four quand il fait 40°C à l’intérieur?).
Et puis nous terminons en beauté par un petit-déjeuner à l’omanaise, offert par un homme passant par là : dattes fraîches et café omanais.
Troisième wadi : wadi tiwi
Le paradis du fruit: avocat, mangue, datte, papaye, tout y était ! Malheureusement nous n’avons pas exploré le wadi comme voulu, la pluie annoncé a rendu la suite de ce wadi inaccessible. Nous nous cantonnons à l’entrée même si ça donne très envie de voir la suite!
Alors nous retournons à notre hébergement. Nous avons déniché un appartement avec un balcon offrant une vue directement sur la mer, ou plutôt l’océan indien. Sans wifi nous déconnectons des réseaux, à la place nous trouvons un passe-temps bien plus amusant: compter le nombre de tortues à la surface de l’eau. Melvine gagne haut la main, une vingtaine! Nous pensons même avoir aperçu une baleine, en tout cas ça y ressemblait beaucoup avec sa grosse masse noire au loin et un semblant de jeyser mais pas le temps de zoomer dessus qu’elle s’est déjà évaporée…
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Quatrième wadi: wadi shab
C’est accompagné d’un prêtre anglais et d’un omanais que nous partons aujourd’hui. Nous nous amusons à nous prendre pour indiana jones le temps d’une matinée. Ça ressemble à ça: commencer par une randonnée entre les palmiers du canyon, poursuivre à la nage entre les roseaux (comme nous ne sommes pas de vrais indiana, il y avait des pauses sur des rochers tout les 50m) pour finalement atteindre une grotte accessible par une ouverture laissant à peine passer une tête émerger. Nous profitons du lieu tout les quatre, s’amusant dans cette grotte à l’eau bleu fluorescente avant de retourner à la civilisation.
Bonus: tortue time !
Nous sommes au mois de juillet, c’est donc la saison de pontes des tortues, des tortues vertes plus spécifiquement ici à Oman. Quand le soleil se couche elles sortent de l’eau pour venir creuser un trou sur la plage et y pondre leurs œufs, une centaine. C’est un vrai chantier, il faut creuser, pondre, recouvrir les œufs puis retourner jusqu’à la mer. Autant dire que pour des animaux aquatiques cela demande un vrai effort!
Nous avons eu la chance d’assister à ce moment. Nous étions là, sur cette plage à 5h du matin à les observer. Un beau moment, émouvant, surtout quand on les voit atteindre l’océan, leur mission est accomplie. Nous espérons secrètement que quelqu’uns de leurs bébés arriveront un jour à rejoindre la mer et grandir Néanmoins, nous savons aussi que beaucoup de prédateurs les attendent…
Deux sentiments contradictoires :
Le premier d’être reconnaissants de pouvoir assister à des moments comme celui-ci. C’est tout simplement beau et nous nous sentons privilégiés d’y assister.
Le deuxième est plus mitigé. Pourquoi ce besoin assister sur ce cycle de la nature? Nous avons vraiment fait attention à rester à distance, de ne pas être bruyant et de n’utiliser aucune lumière. Le problème est que nous connaissons les dérives du tourisme, forcément à un moment donné, il y a un impact. Nous y étions en basse saison touristique donc seuls sur cette plage, ce qui est loin d’être le cas en hiver. Alors est-ce vraiment pertinent ou ne faut-il pas seulement laisser ses animaux tranquilles? (Réflexions personnelles)
Belle destination
Nous ne sommes pas agence de voyage mais pourtant l’envie nous prend de vous vendre du rêve sur cette contrée encore méconnue.
Il faut se rendre à l’est de la péninsule arabique pour découvrir ce pays que l’on appelle la « suisse » de la péninsule. En plus d’entretenir de bonnes relations diplomatiques avec l’ensemble de ses voisins (assez rare dans cette partie du globe), Oman est un pays très sûr.
Oman, saura vous surprendre et vous charmer.
Surpris par le dépaysement culturel qu’Oman peut offrir, charmés par la manière dont les omanais prendront plaisir à partager leurs traditions avec vous.
Surpris par la diversité des paysages qu’Oman peut offrir, charmés par les nombreux wadis, reliefs, et villages traditionnels.
Surpris par la diversité de fruits exotiques que vous trouvez, charmés par les nombreux jus de fruit frais que vous pourrez déguster.
Mais comme nous ne sommes pas agence de voyage il faut que l'on vous dise deux ou trois petites choses en plus.
Ici les logements sont relativement coûteux. Les hébergements à bas prix sont rares voir quasi inexistants. Soit vous avez le budget et c’est tant mieux pour vous, soit nous vous conseillons une tente et de loger chez l’habitant.
Il y aussi autre chose. Oman, comme ses voisins, accueillent beaucoup d’immigrés, majoritairement d’Asie. Ils occupent souvent des postes dont les omanais ne veulent pas, nettoyage, pompe à essence ou autre. Ces mots nous ne les inventons pas, ils viennent directement de la bouche des personnes rencontrées, omanais ou non. En quinze jours nous avons eu la désagréable sensation que cette relation omanais/immigrés n’était pas d’égal à égal. Parfois même une impression qu’une personne est au service de l’autre. Nous avons alors essayé d’interroger les personnes directement concernées, venant du Pakistan, Bangladesh ou Kenya. Quatre sur les cinq n’aiment pas leur situation, nous n’arrivons néanmoins pas à creuser plus. Certains écrits en parlent, c’est bien sûr beaucoup plus complexe que ce que nous venons de t’exposer.
Quinze jours c’est suffisant pour visiter le pays en surface. On s’imprègne de certains paysages, certaines traditions, certains points politiques et religieux. Néanmoins c’est insuffisant pour comprendre le pays dans son ensemble. C’est d’ailleurs pourquoi nous prônons le voyage lent et de prendre le temps.
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