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  • nomadnofly

Étape 11 ter: Où allons-nous après l’Iran?

📆 Du 20 avril au 22 juin 2022 📆


A l’heure où nous écrivons nous n’avons aucune idée d’où nous allons après l’Iran. C’est un peu le bric à brac dans nos têtes si vous voulez tout savoir.

Pour résumé, notre objectif est l’Asie centrale. D’Iran nous avons trois possibilités :

  • Le Turkménistan, une des plus grande dictature au monde qui, depuis le Covid, a décidé de fermer ses frontières…

  • L’Azerbaïdjan. Le hic c’est que depuis le Covid eux non plus ne se sont pas décidés à ouvrir leurs frontières. Tout les mois ils annoncent une ouverture au mois prochain mais on attend toujours… alors à votre avis ils vont ouvrir pour nous ou pas?

  • Tenter la traversée de la mer Caspienne en bateau stop entre l’Iran et l’Azerbaïdjan ou l’Iran et le Kazakhstan. Il faut dire que c’est un petit peu plus compliqué que sur une autre mer car ici aucun voilier ne circule seulement des cargos de marchandises, nous avons entendu dire que c’est mission impossible. Et si nous essayions quand même?


La Peug’life


Vous connaissez le vanlife? C’est pareil mais avec une bonne vieille Peugeot 405 !

  • La chambre : un sur le siège passager avant déplié, un autre sur la banquette, tout confort.

  • La salle de bain : ah non il n’y a pas…

  • La cuisine : salade de tomates tout les jours ça te va ?

  • Balcon: nouvelle vue interchangeable tout les jours.

  • Salon : va jouer dehors, passer tout ton temps devant la télé ce n’est pas bon.


Vivre avec rien, sans organisation ni rien, seulement se créer de nouveaux souvenirs et casser avec notre routine de backpackers.


Comment ça, ça ne te fais pas rêver une semaine de peug’life? Tant pis, c’est notre mini aventure à nous: louer une Peugeot 405 pendant une semaine en Iran et partir à la découverte du golestan. C’est une région sortant du circuit touristique qui est considérée comme une des régions les plus sauvage d’Iran. Ok… nous avouons l’avoir choisie car c’est là que se trouve l’habitat du léopard ! Le léopard quoi !




Jour 1: Nous arrivons de justesse pour le coucher de soleil sur la mer Caspienne (nous serions arrivés plus tôt si nous avions pas jouer les docteurs pour une tortue en bord de route aussi…).

Et puis…

22h30 - Nous venons de nous faire réveiller par la police. Interdit de camper ici jeunes gens ! Vous êtes en Iran, on ne fait pas ce qu’on veut. Escortés jusqu’à l’hôtel trois étoiles le plus proche. Raté pour ce soir.



Apparté moins drôle. Ça nous a beaucoup attristé de nous balader le long de la mer car parfois notre gps nous indiquait que nous étions censé être les pieds dans l’eau et finalement nous ne voyions aucune trace d’eau à l’horizon… En faisant quelques recherches nous nous sommes aperçus que cette mer s’assèche: elle a perdue 1,5m en 10 ans. Ce qui est énorme !



Jour 2: changement d’environnement nous décidons d’aller explorer la jungle iranienne. Nous y rejoignons Mohammad et Rokhsare chez qui nous allons finalement passé deux nuits. Nous en apprenons encore un petit peu plus sur l’Iran et son histoire.




Jour 3: nous partons sur les hauteurs, en montagne. Nous avons une vue directe sur le massif de l’Alborz pendant notre pause thé, au milieu de nul part, toujours accompagné de nos nouveaux amis iraniens.

La peug’life dans tout ca? Connais pas... Finalement ça sera: land rover, restaurant et lit bien au chaud dans l’appartement.




Jour 4: Ca y est, c’est le retour de la peug’life, la vraie. Nous décidons de partir explorer un petit peu plus la région, en espérant que tout se passe comme prévu cette fois (croyez en nous s’il vous plaît). Journée cascade. Nous nous trouvons un spot pour la nuit ou à défaut de croiser le léopard nous y croisons un coyot et nous nous faisons un copain chien. Première vraie nuit dans la peug’life !




Jour 5: Direction le parc national du golestan, des panneaux indiquent que nous pouvons croiser loups, léopard, ours, sanglier, cerfs… Mise à part ceux empaillés dans le musée nous n’en croisons aucun, dommage…

Nous décidons ensuite de prendre la route dans la campagne iranienne. Ici, il y a des cultures partout, en ce moment c’est le moissonnage du blé. Les moissonneuses batteuses sont partout !




Et puis nous nous trouvons un petit écolodge très sympa. Nous permettant de faire une vraie nuit mais surtout de se laver car la peug’life avec 35 degré ce n’est pas joli. Nous faisons encore de belles rencontres et profitons de la cuisine iranienne.




Jour 6: un dernier tour dans la fraîcheur des bois avant de se diriger vers le désert de Khalid Navi, situé à la frontière avec le Turkménistan. Un paysage grandiose, rien de plus à ajouter. Nous dormons ici même.




Jour 7: il est l’heure de rentrer. Dernier lever de soleil dans la Peugeot avant de prendre la route. Sur le retour nous décidons de vivre à l’iranienne. C’est à dire? S’arrêter en bord de route et pique niquer. Un vrai sport local. Bon ok nous avouons nous sommes repérés à dix mille comme touriste car nous n’avons pas le tapis, les coussins, la marmite, la théière, et on en passe!




Vous avez remarqué? Le golestan est un condensé de l’Iran, la région est d’ailleurs surnommée la « petite iran ». Mer, jungle, montagne, campagne, désert, faune et flore diversifié, accueil iranien, etc.

Malheureusement, à notre plus grande déception, nous ne croisons pas de léopard…




Ensuite, la vie douce

Retour chez nos amis Mohammad et Rokhsare qui nous attendent de pied ferme pour un tour dans la montagne, rebaptisé le « french canyon » pour l’occasion. Nous ne pouvons refuser une invitation comme celle-ci, c’est donc parti avec notre petite équipe de copains iraniens pour une journée et nuit chill sur les hauteurs.



Vidéo bonus




 

Après tout ça, une petite pause s’impose dans la maison de vacances de Mohsen et Fatemeh, vous vous souvenez? Le couple nous ayant accueilli à Ispahan (premier article sur l’Iran), nous les avons rejoint le temps de quelques jours à Chamestan pour passer quelques jours ensemble. La vie douce. L’occasion de découvrir la jungle iranienne comme ils l’appellent ici, un bel écrin de verdure. C’est également dans cette région que la majorité du riz iranien est cultivé.



 

C’est l’heure de passer aux choses sérieuses. Négocier avec un cargo pour nous enrôler dans leur équipage et nous permettre de traverser la mer Caspienne!

Jour 1, c’est un refus.

Jour 2, c’est un deuxième refus.

Jour 3, c’est un troisième refus.

Notre moral est au plus bas , aucune solution de s’ouvre à nous et nous avons l’impression de perdre notre temps, d’autant plus que l’expiration de notre visa approche. Au quatrième jour nous décidons d’abandonner...

Nous nous consolons comme on peut en se disant que malgré tout ça sera une histoire sacrément badass à raconter à nos petits enfants quand nous serons vieux!





Y a un bug dans nos têtes


Le titre c’est pour ceux qui ont la réf. Mais ça résume aussi parfaitement notre état d’esprit. Notre visa se termine dans dix jours et nous ne savons pas encore où nous allons ensuite.

Alors par facilité nous choisissons Tabriz, ville nous rapprochant de la frontière Arménienne. Et oui, nous pensons à faire demi tour. Déçu de ne pas aller au bout de nos rêves mais résignés à ne pas enfreindre nos convictions.




Tabriz est une ville intéressante, un carrefour entre la culture perse, azéri et turque. Pour être honnête les environs nous attire bien plus, alors après un rapide aperçu de la ville nous partons explorer les alentours.

Le temps presse, notre visa se terminant bientôt nous devons faire des choix. Encore une fois l’Iran nous surprend par sa diversité. Nous mettons donc de côté des montagnes colorées pour découvrir un village troglodyte et un lac salé. Pas de déception au compteur !




Le hic c’est que nous sentons que quelque chose cloche… Cette décision de faire demi tour ne nous satisfait pas.

Nous sommes jeunes? Oui. Nous avons envie d’explorer l’inconnu? Oui. Mettre un peu de folie dans tout ça? Oui. Vamos! C’est décidé, changement de cap.


Cette décision nous mène d’abord à Kashan, une ville au centre du pays que nous n’avions pas pris le temps de visiter. Comme toute ville iranienne qui se respecte kashan est dotée d’une très jolie mosquée et d’un bazar, le petit plus est sans aucun doute son caravansérail. Mais savez-vous ce qu’est un caravanserail? Une place utilisée autrefois par les marchands pour pouvoir faire une halte sur leur trajet.





Et puis encore une fois nous nous évadons à l’extérieur de la ville. Nous choisissons un petit village à 2000m d’altitude qui permet d’oublier le temps d’une journée les fortes chaleurs. Abianeh est un village historique au milieu des montagnes, il a énormément de charme. Tout de rouge vêtue.


L’auto-stop nous manque. En iran cette pratique n’est pas culturel, nous avons donc trouvé plus pertinent de la mettre de côté. Le temps d’un trajet nous décidons de regoûter à cette adrénaline. Nous voilà pouce en l’air dans ce village bien calme. Et puis, nous croisons le maire du village qui nous invite dans sa mairie pour discuter, principalement de foot (tips à tout voyageurs: le foot est un super moyen pour créer le dialogue dans beaucoup de pays). Après avoir dévaliser son stock de pistache il décide de nous amener plus loin. Il appellera un taxi pour finir les 70km restant, qu’il payera pour nous sans que nous le sachons.

Un dilemme se joue maintenant pour nous: comptons nous ce taxi dans nos conducteurs? Ce n’est pas que les chiffres sont importants mais le débat est intéressant. C’est grâce à l’auto-stop que nous sommes montés dans ce taxi, néanmoins le principe du stop est de ne pas mettre d’argent en jeu. Vous avez 4h.





Il est ensuite temps pour nous de prendre notre train pour le sud du pays. Une fois dans notre train couchette le temps se fige, les paysages défilent dans un calme apaisant. Les souvenirs reviennent et la nostalgie nous gagne. Un sourire aux lèvres nous repensons à ses petits détails qui font de l’Iran un pays si particulier:

  • La famille de 6 sur une mobylette. Répartition des places : les enfants de moins de trois ans sur le guidon, la femme derrière le chauffeur, les 6/10 ans aux pieds de celui-ci et ceux restants à l’arrière. Ça passe.

  • Petit pique-nique en famille le vendredi (dimanche en Iran) au bord de l’autoroute derrière la glissière de sécurité.

  • Crier haut et fort son « code secret » de carte bancaire pour chaque paiement, ça fait bizarre au début et puis finalement on s’y fait.

  • Essayer de vendre des vêtements en misant sur la qualité avec seul argument « Made in Bangladesh ».

  • Ce petit restaurant à burger tenu par un adolescent de 14 ans et son petit frère!

  • Et tant d’autres!


 


Nos derniers instants en Iran se termine de la plus belle des manières. En effet, alors que nous demandions simplement la wifi à un homme nous nous retrouvons embarqué chez lui. Nous passons un très bon moment autour d’un bon repas avec Kyian et sa petite famille. L’Iran nous aura prouvé son hospitalité jusqu’à la dernière minute. Mamnoun, merci.




Dédicace à tout nos amis iraniens

Cher Iranien,


Nous t’avons promis à maintes reprises de partager ta parole dans notre pays. Sache que nous n’avons aucune influence particulière mais une promesse est une promesse.


Tu nous as touchés, bousculés et révoltés.


Premièrement par cette phrase que nous avons entendu bien trop souvent : « dites en France que nous ne sommes pas des terroristes ». Nous n’en avons jamais douté tu sais… Malheureusement les médias et les idées préconçues font parfois pousser de mauvaises graines dans la tête des gens. Pourtant, il suffit d’aller à ta rencontre pour se rendre compte que ton accueil est exceptionnel et ta générosité sans limite.


Deuxièmement parce que tu es injustement rejeté de la sphère internationale. Effectivement, les agissements et décisions de ton gouvernement c’est toi qui les subis en première loge. Les restrictions économiques imposées par les États Unis notamment car ce n’est certainement pas le porte-monnaie des personnes hauts placées qui empathie mais plutôt le tien. Ça devient alors un combat de tout les jours pour certains d’entre-vous. Et puis, partir à la découverte du monde devient également un challenge que nous français n’imaginons pas.


Troisièmement parce que nous aimerions t’offrir la liberté dont tu rêves. Nous avons été de nombreuses fois un confident pour toi, ce besoin que tu avais d’exprimer ce mal-être. Tu aimes tes enfants par dessus tout mais pourtant tu souhaites qu’ils vivent loin de toi, loin de ce pays. Tu aimes danser, chanter, t’amuser mais pourtant tu n’es pas autorisé à le faire en public. Tu es malgré tout ça un homme, une femme, un adolescent et un enfant fort et bienveillant. Nous te souhaitons le meilleur.


À bientôt cher ami. En France, en Iran ou ailleurs.


Pour Mohammad, Rokhsareh, Bass, Mohsen, Kiyan et sa famille, Fatemeh, Mehdi, Mahdi, Hosen, Hesam et son épouse, Ali, Daniel et ses potes, Osseim, Hadi, Massoud, Orya et « chicken », Hossein, Majid et tant d’autres…




La prochaine destination est...


Il suffit d'un coup d'œil sur cette carte pour s'apercevoir que nous sommes à Dubaï !





Cette deuxième année de voyage s'annonce pleine de surprises...


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