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Étape 11 bis: Du sud au nord de l’Iran



Les îles du sud : Hormuz et Qeshm

Hormuz:

Commençons par Hormuz. Wahou. Bienvenue sur l’île arc en ciel, une nature à l’état brut. Pour l’occasion nous avons fait le tour de l’île en tuktuk, rien de tel pour prendre l’air sous les 38°C annoncés ! L’île est minuscule mais ses paysages sont incroyables, un vrai spectacle géologique. Notre coin préféré est sûrement la cave arc-en-ciel, loin des touristes et muni de la lumière de notre téléphone (pour quinous nous sommes engouffrés dans les profondeurs de la grotte pour y découvrir, d’où son nom, un arc en ciel de couleurs. Si vous voulez voir quelque chose d’incroyable tapez sur Google: raimbow cave Hormuz, vous ne serez pas déçu ! On dit que l'île possède une palette de 72 couleurs, ça ne paraît pas sur les photos mais nos photorécepteurs (et ouais on utilise du langage technique)






 

Qeshm:

L’île, en forme de dauphin, est plus grande et totalement différente.

Commençons par sa mangrove. Vous savez? Ce joyau de verdure entre le sable du désert et les eaux turquoises du Golf Persique. Une forêt bien particulière qui évolue au gré des marées et qui est tout à fait adaptée à la salinité des sols. Ce qu’il faut surtout retenir sur une mangrove c’est que c’est l’écosystème qui absorbe le plus de C02. Donc oui c’est super important pour notre planète !


La mangrove est également un refuge pour de nombreuses espèces animales. Nous avons décidé de vous faire une petite sélection de nos animaux préférés (essentiellement des oiseaux) rencontrés lors de cette matinée. Nous comptabilisons une douzaine d’espèces d’oiseaux différents.


Melvine: Ayant pris son rôle d’ornithologue amateur très au sérieux il pourra vous sortir le nom de chacune des espèces observées.


Marion: Une passion observation des animaux rigolos est née de cette journée.


Et sinon l’île de qeshm est classée en tant que geo Park. On y trouve notamment deux canyons façonnés par le vent et l'eau au fil des années.


L'île a également gardé un certains nombres de traditions. Nous nous sommes arrêtés à Laft, un village typique parsemé de nombreux attrapes vent. Ce sont les climatisations naturelles de l'époque, quelle ingéniositée ! Ces tours permettent à l'air frais extérieur de s'engouffrer dans la cheminée de façon à chasser l'air chaud de la maison plus léger et qui donc ressortira par un autre conduit, malin !



Kerman et le désert de lut

Accueilli par Hossein durant quatre jours nous posons nos sac à dos à Kerman. Hossein, comme beaucoup d’autres, nous ouvre sa porte alors que nous sommes de parfait inconnus pour lui, pourtant il n’a aucune crainte vis à vis de nous, au contraire il nous accueille à bras ouverts. Nous sommes toujours aussi surpris de l’accueil que peuvent nous réserver nos hôtes couchsurfing. Nous avons grandi dans cette société qui nous pousse à se méfier de l’autre et, pourtant, durant ce voyage nous apprenons à faire confiance à l’autre sans même le connaître.



Après ce cours interlude un brin philosophique, il est temps de raconter notre séjour à Kerman. Nous pourrions blablater sur notre visite de la ville mais non il y a une expérience bien plus intense a évoquer: notre escapade dans le désert de Lut, considéré comme l’un des endroits les plus chauds du monde. Ce n’est pas une simple visite que nous avons faite là bas mais sûrement l’expérience la plus insolite de notre voyage! C’est à dire? C’est un secret que nous gardons bien au chaud car ce n’est pas ce qu’il y a de plus légal. En résumé, nous dirons que c’est une nuit à la belle étoile, un rendez-vous avec la voie lactée réussi à attendre le lever de soleil sur ce désert qui semblait nous appartenir le temps d’une nuit (nous ainsi que Hossein notre bienfaiteur et Ali grâce à qui nous n’aurions pas vécu ce beau moment).




Yazd, la ville du désert

Surprenante! Voilà nos premières impressions sur cette ville qui semble ne ressembler à aucune autre et que nous avons élu la ville du désert par excellence. Ce n’est pas que nous faisons dans le cliché mais les petites ruelles de maisons basses en argile ne peuvent que nous évoquer les grandes étendues de sable environnantes. Nous avons également été surpris du nombre de petits artisans vendant leur prouesse (Marion a un penchant pour l’artisanat alors dès qu’elle voit des boutiques elle est obligée de répéter dix fois que c’est formidable…). Surpris également de cette ville qui semble tourner au ralenti. Bref surpris mais charmés. Évidemment nous avons également visité des mosquées, l’incontournable des villes iraniennes. Ça peut paraître rébarbatif mais, finalement, chacune a sa petite spécificité. Ici, à Yazd, les minarets semblent touchés le ciel et la mosquée se transforme la nuit, un joli spectacle.



Mais ce que nous avons préféré à yazd c’est sûrement d’instaurer notre petite routine quotidienne. Commencer par le petit-déjeuner de l’auberge le matin, partir ensuite flâner dans les ruelles avant de rentrer pour la petite sieste quotidienne. Ressortir pour flâner de nouveau dans la vieille ville et s’y perdre. S’accorder une pause limonade sur les hauteurs de la ville au coucher de soleil puis finir en beauté par notre restaurant favoris tenus par deux frères nous cuisinant des aubergines pour moins de 2€.



Vidéo bonus:




Trek dans les montagnes de l’Alborz

Nous partons pour quatre jours dans les montagnes du nord, le massif de l’Alborz. Quel dépaysement ! Dire qu’il y a trois jours nous étions dans le désert et maintenant nous voilà entourés de montagnes avoisinants les 5000m d’altitude ! Nous sommes accompagnés de notre guide Hassam, un iranien expérimenté en randonnée.


Jour 1: Découverte de l’Alamut vallée où nous redécouvrons ce qu’est la verdure et qu’est ce que ça fait plaisir ! Nous évoluons dans cette vallée entre château, cascades et petits villages pour finalement arriver chez Mme Zarangis qui nous accueille chez elle pour la nuit. Elle a toute notre admiration. En effet, vivant dans son petit village à plus de 2000m d’altitude elle y passe quatre mois de l’année bloquée par la neige et vivant grâce à ses provisions. L’été, elle fait son jardin et troque avec ses voisins. Elle a quelques revenus grâce aux touristes (comme nous) passant par là mais il faut dire que le Covid a compliqué les choses… Malgré cette vie qui nous semble difficile Mme zarangis nous accueille avec son humour décapant !


Jour 2: Nous partons plein d’entrain pour la journée la plus difficile de ce trek. Il fait beau et Mme zarangis nous a régalé avec son petit déjeuner. C’est parti pour la grimpette! C’est finalement une mer de nuage qui nous attend au sommet, un beau spectacle vue d’en haut. Nous rigolons moins quand vient le moment de descendre dans le nuage. Qui dit nuage dit brouillard et qui dit brouillard dit vue bloquée. Heureusement des champs de fleurs colorent la descente. Accueillis par une famille iranienne, nous comptons le nombre d’ampoule écopées durant la journée. Huit à tout les deux, beau score! Mais c’est la vie que nous avons décidé de mener, le plaisir de la montagne passe bien au dessus de quelques petites ampoules qui frottent dans la chaussure. Aïe.



Notre itinéraire en vidéo. Le dénivelé positif est indiqué mais pas le négatif, nous n'avons pas pris le temps de calculer de combien nous sommes descendu mais à nos pieds nous dirions de beaucoup !




Jour 3: Objectif du jour: jacuzzi. Si si c’est bien une journée de 6h de marche qui nous attend. Et non non ce n’est pas un jacuzzi comme les autres. C’est plutôt une source d’eau chaude naturelle au milieu de la montagne. Une grotte d’où sort de l’eau à 50 degrés ensuite refroidie par les quelques gouttes d’eau du cours d’eau à 10 degrés, le tout faisant des petites bulles pour remonter à la surface, un jacuzzi quoi. Une belle récompense et une nature encore une fois surprenante ! Nous finissons la journée chez Ali qui nous régale avec un kebab dans son petit café en bord de cours d’eau. Ali garde le sourire en toute circonstance, c’est tellement agréable !



Jour 4: Retour à travers les jardins et montagnes. Depuis 7h00 les locaux s’afférent dans leurs jardins. C’est la saison de la plantation des haricots, pas de machine ici on fait tout à la main. Nous espérons pour eux que la saison sera bonne car ils ne vivent pratiquement que de ça. Nous admirons ces gens vivant de rien. L’électricité est apparu il y a à peine cinq ans dans leur village, chose impensable pour nous aujourd’hui, vivre sans électricité! Ici la vie est dure, ils le disent, surtout avec les prix qui augmentent à une allure ahurissante en ce moment. Malgré ça, ils savent garder le sourire et nous reçoivent généreusement. Jeunes voyageurs que nous sommes nous avons beaucoup à apprendre de toutes ces rencontres.



Jour 5/6: Repos dans la ferme d’Hassan, notre guide, un petit coin de paradis au milieu de la montagne. En vrac ça donne: manger, faire du yoga, prendre une photo avec le maire et ses conseillers, manger, se balader, s’amuser à regarder les petits poussins courir partout, encore manger, se balader, remercier nos hôtes beaucoup beaucoup, manger encore et finir par aller au dodo.



Une grande famille


"Faites attention", "ça ne vous manque pas l'alcool?", "c'est contraignant le voile, non?", sont les principales réflexion que nous entendons depuis que nous sommes en Iran. Pourtant c’est ici que nous avons choisi d’aller et que nous prenons encore de belles leçons de vie. Nous aimerions pouvoir montrer comment ce voyage est beau et enrichissant mais parfois de simples textes et photographies ne suffisent pas alors parfois nous sommes frustrés.

Frustrés car plutôt que des réflexions nous aimerions susciter de la curiosité pour ses pays méconnus qui ont beaucoup à offrir.

Frustrés de se sentir impuissants et inutiles face à ce que nous voyons (face à la pauvreté notamment). Avoir l’impression d’être là mais ne pas être légitime et surtout d'être spectateurs d'une réalité qui nous attriste.

Frustrés de savoir que notre modèle occidental continue de tourner sans se remettre en question. Savoir que nous avons de nouveau élu un président qui va à l’encontre de la justice sociale et climatique.


Si vous cherchez le rapport, sachez qu’en Iran comme dans bien d’autres pays le réchauffement climatique a un impact direct sur la population. Certaines villes vont devenir invivable d’ici 15 ans du fait des températures extrêmes.

La population se regroupe alors dans des villes plus au nord comme Téhéran. Une foule de monde. Dans cette foule il y a des enfants qui portent des colis trois fois plus gros qu’eux pour gagner quelques centimes, des personnes âgées qui tirent des carrioles à longueur de journée pour subvenir à leur besoin, des hommes travaillant 12h par jour pour permettre à leur famille de survivre. Il y a aussi des afghans fuyant leur régime...

Toutes ces personnes nous les refusons à nos frontières. Pourtant, nous, français émettons, en moyenne 11 tonnes d’équivalent CO2 par an, bien plus qu’une bonne partie de la population mondiale pour ainsi dire! Alors toutes ces terres qui deviennent inhabitables, n’aurait-on pas un rôle à jouer là-dedans?


Frustrés parfois de ne pas être sous les cocotiers. Frustrés parfois de ne pas prendre un avion qui nous amènerait directement à notre prochaine destination surtout lorsque le Covid fait des siennes. Et puis nous réfléchissons à ce sentiment de frustration, qui semble s’apparenter à un caprice, et finalement nous ne changerions rien. S’approprier les distances, prendre le temps, découvrir les cultures sont des essentiels. Alors nous sommes heureux de voyager selon nos convictions, même si cela n’est pas toujours si évident. Heureux de grandir chaque jour dans nos réflexions, de faire évoluer nos ouvertures d’esprit. Et surtout, heureux de découvrir cette grande famille qu’est l’humanité car malgré nos différences culturelles, qui font la beauté de ce monde, nous sommes bel et bien tous issu de la même famille.



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