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Étape 9: Decouverte de la Géorgie

📆 Du 08 février au 07 avril 2022 📆


Si vous tapez sur Google « Géorgie » vous avez une chance sur deux pour qu’il vous dise que c’est un état américain. Mais non, nous sommes bel et bien en Géorgie, ce petit pays coincé entre la Turquie et la Russie.


Un tour en ville

Batumi : réputée pour être la ville parfaite du « very bad trip » low cost. Nous n’avons pas dû saisir le principe car le maître mot de notre semaine içi était: repos! Sinon, Batumi est une ville surprenante qui voit fleurir de nombreux buildings ddesigns, c’est d’ailleurs la plus grosse station balnéaire de la mer noire. Ce n’est pas forcément notre style de tourisme mais sans vraiment pouvoir expliquer pourquoi nous avons aimé y passer une semaine et nous balader le long de son remblai interminable. Et puis, rien de tel qu’un tour au jardin botanique pour prendre une bonne dose de vert. L’hiver n’est définitivement pas la meilleure saison pour le visiter mais ça ne nous a pas empêché de faire deux ou trois câlins aux arbres en passant, une bonne thérapie!

Tbilisi : faisant dorénavant partie de notre top des capitales visitées, nous avions, avant d’y mettre les pieds, aucune idée de ce que nous allions trouver à Tbilisi. Et pourtant, ville dynamique qui oscille entre modernité et charme de l’ancien, entre orient et occident, elle a plus d’un tour dans son sac. Ce que la capitale géorgienne évoque pour nous désormais? En 10 points:


  1. Du vin en abondance. Non pas que nous nous sommes soûlés jusqu’à plus soif mais plutôt parce le mot « vin » se trouve partout! Ils ont compris que le vin était une atout majeur pour le tourisme et ils l’utilisent.

  2. Marcher tête en l’air plutôt que tête en bas pour dégoter le plus beau balcon de la ville, large gamme de choix garantie.

  3. S’embourgeoiser dans les bains de souffre, salle privée avec piscine et sauna, mais attention c’est chaud! On parle d’eau à 45 degré, mais qu’est ce que ça fait du bien de sentir son corps se détendre après une journée a déambuler dans la ville.

  4. Gouter au Kashapouri et autre mets divin, nous y reviendrons mais la cuisine géorgienne est une très agréable surprise.

  5. Une auberge de jeunesse qui nous a rendu fou...

  6. Se sentir minuscule face à la cathédrale de la trinité.

  7. Garder un œil sur la montgolfière, tantôt en bas, tantôt en haut. Elle fait office de grande roue que l’on peut rencontrer dans d’autres villes.

  8. Venir dessiner dans cette ancienne usine textile soviétique remise au goût du jour, la fabrika. Et puis dans le theme « urbain » on ne manquera pas de souligner les nombreux graffs plutôt sympa qui ornent la ville.

  9. Mother of Georgia, une statue haute de 20m qui représente une femme en vêtement traditionnel, une coupe de vin dans une main, une épée dans l’autre.

  10. D’innombrables pauses sur les bancs pour observer les gens car ça fait partie de nos passions cachées.





Concours d’anecdotes en Géorgie


Anecdote n°1: 12 février 2022.

Nous partons pour quelque chose de simple: se rendre dans un parc national à 20km de notre logement et y admirer les cascades. Nous ne savions pas encore que les géorgiens étaient pleins de surprises...

L’aller se déroule sans encombre, l’auto-stop fonctionne à merveille, nous sommes pris par un pickup puis un camion d’ex URSS. Nous voilà donc heureux devant une jolie cascade, hâte d’explorer le reste du parc. En redescendant, une mamie nous alpage et nous propose un thé au milieu de nul part, nous acceptons. Ni une ni deux, voilà qu’une table de pique nique délabré se retrouve joliment décorée d’une nappe, d’un bouquet de fleur et bien sûr de thés avec des petits gâteaux. Nous sommes requinqué pour la suite, c’est donc reparti pour une tournée d’auto-stop. C’est d’ailleurs ce troisième conducteurs de la journée qui va donner un tout autre tournant à celle-ci. Igor est agent immobilier et il se trouve qu’il va dans le village voisin estimer une maison, sans vraiment nous demander il nous amène avec lui. Il n’avait pas vraiment préciser qu’il nous amenait au fin fond de nul part, entouré de montagnes enneigées et de maisons avec quatre murs de tôle. Nous voilà donc attablés chez cette femme nous offrant à boire et à manger pendant que notre conducteurs photographie les pièces de la maison. Nous repartons, redescendons la montagne et... accompagnons Igor dans la visite de deux autres maisons! Il nous déposera ensuite au pied de notre logement, nous n’aurons pas vu l’ensemble du parc comme nous l’avions imaginé mais avons passé une journée plutôt insolite en bonne compagnie!




Anecdote n°2: 19/20 février 2022.

Nous partons cette fois pour quelque chose qui s’annonce plus compliqué: une randonné en montagne avec une nuit en refuge. 1000m de dénivelé positif, 12 km et tout ça sous la neige. Ça encore, ça passe nous avons l’habitude de la randonnée. Le petit côté aventure se trouve plutôt du côté du refuge. En effet, on nous annonce qu’il est pourvu du strict minimum, c’est à dire de sommier en bois, d’un poêle et d’une hache pour couper le bois! Ça, c’était la théorie... place à la pratique! La pratique... motivés comme jamais pour braver le froid et les kilomètres nous partons donc de bons matins direction la cabane. Une heure plus tard vient la première pause lorsque nous rencontrons un groupe de géorgien nous proposant un (ou deux, ou trois) verre(s) de chacha. Nous voilà repartis, six larrons bien joyeux, faisant une chaine humaine pour tenter de grimper ce sentier recouvert de verglas. Passons les nombreuses chutes et le temps passé. Nous continuons notre périple jusqu’à rencontrer à un autre groupe de géorgiens. Leur sac rempli de chacha et de vin, ils nous demandent de l’eau. Mais qui n’amène pas d’eau lors d’une telle randonnée? Des géorgien, évidemment! Finalement nous arrivons tous ensemble au refuge, déjà bien chauffé par nos prédécesseurs. La soirée s’annonce beaucoup plus folklorique que prévue, à base de vin et de chacha!


Anecdote n°3: 03 mars 2022.

Réveil dans la guesthouse de Maria, qui nous accueille comme tout les matins avec un grand sourire et un petit déjeuner de roi. Nous avons rencontré son fils la veille et il nous amène aujourd’hui à un spectacle d’enfants de danses traditionnelles, il est le régisseur. Petit tour dans les coulisses donc avant de s’installer à nos sièges, nous ne savons pas du tout à quoi nous attendre! Et qu’elle surprise! Nous ne sommes pas à la kermesse de l’école comme nous l’imaginions mais à un vrai spectacle de danses traditionnelles, où les jeunes géorgiens dansent avec maîtrise et conviction! Marion lâche quelques larmes. L’instant est trop beau! Il faut dire que ce moment fait partie des instants phare de notre voyage: se retrouver là, dans cette salle communale, remplie de parents, assistant à un spectacle de danse offert par de jeunes géorgiens en devenir perpétuant leurs traditions. C’est beau, merci.




Et puis, une jeune géorgienne a rendu hommage aux Ukrainiens subissant actuellement la guerre menée par Poutine à l’encontre de leur pays. Alors, nous pensons à tout ces gens, ukrainiens et russes, qui sont victimes de ces manœuvres politiques. Aux ukrainiens d’abord qui affrontent l’assaut des militaires, puis aux russes dont la répression ne leur permet pas de s’exprimer librement. Nous pensons aussi à ces personnes rencontrés ses derniers jours: ce russe ayant fuit son pays il y a déjà quelques années, ce géorgien vivant en Ukraine craignant qu’une guerre éclate car toute sa petite famille est restée la bas, ce groupe de russe/biélorusse/ukrainien passant des vacances tous ensemble.

En Géorgie, cela ravive des souvenirs de la guerre de 2008 qui avait éclaté dans leur pays. Un conflit concernant deux régions séparatistes, maintenant sous le joug russe. La population soutient donc très fortement les ukrainiens, s’identifiant à ce peuple lui aussi victime de la volonté de domination de Poutine.






Anecdote n°4: 04 mars 2022.

L’objectif de la journée est de parcourir 120km en autostop. Tout se déroule à merveille, la moyenne d’attente est de moins de cinq minutes, quatre chauffeurs nous aident du mieux qu’ils peuvent pour nous faire avancer. Nous voilà donc au beau milieu de la campagne géorgienne à lever nos pouces. Notre cinquième conducteurs, Jorgie, ou plutôt notre bienfaiteur va nous faire passer une journée pleine de merveilleux souvenirs. Il commence par nous proposer à boire, nous refusons mais cinq minutes plus tard nous nous retrouvons avec un soda dans une main et un Twix dans l’autre. La route se poursuit, Melvine tentant tout les mimes possibles pour tenter de communiquer. Jorgie, décide alors de faire un détour afin de nous montrer un des plus beaux villages de la région, là encore nous ne savons que dire de plus qu’un grand merci. Nous atteignons ensuite le village de ses parents, nous sommes invités pour un thé. Finalement un festin se dresse devant nous: vin maison, fromage, poulet, yaourt, pommes confites, etc. Leur accueil est des plus chaleureux. Vient le moment de partir, toujours difficile, un pincement au cœur de devoir quitter ces personnes que nous ne reverrons probablement jamais. Jorgie insiste pour nous amener à destination, soit un détour d’une centaine de kilomètres! Nous tentons de refuser mais ils sont comme ça les géorgiens: tu montes dans la voitures et tu acceptes. Sur la route nous nous arrêtons pour la visite d’un musée, où des bouteilles datant de plus de 200 ans sont exposées. La journée se termine, nous sommes arrivés à Telavi grâce à nos cinq bienfaiteurs. Bien sûr, Jorgie gardera une place spéciale (et Elie sa chienne qui nous aura fait rire tout le long du trajet).





Anecdote n°5: 26 février 2022.

Promis celle-là est plus courte. Nous sommes dans le marshrutka, le nom donné aux minibus en Géorgie, ça fait maintenant plus de 2h que nous roulons en direction d’un village perdu au milieu du Caucase. En plein milieu d’un tunnel nous nous retrouvons bloqué au milieu de gros embouteillages dans le noir presque complet (ce n’est pas les tunnels sécurisés que nous connaissons…). Le chauffeur décide alors de faire demi tour, c’est en sens unique, il nous dit alors de monter dans la voiture de son frère qui est juste derrière et qui nous amènera à destination. Attend? On récapitule? Nous sommes partis depuis 2h, loin de tout, dans un embouteillage entre les semi-remorques arméniens, russes, turcs et ton frère nous suit, là, juste derrière? Nous ne comprenons toujours pas (surtout que nous ne l’avons jamais vu lors des pauses faites pendant le trajet) mais après tout pourquoi pas.




Le Grand Caucase


Cette dernière anecdote nous amène donc à Kazbegi, au milieu du grand Caucase, face au deuxième plus haut sommet de Géorgie, le mont Kazbeg, 5033m d’altitude. Partons sur un petit peu de mythologie:

Un dieu des Vainakh, un peuple descendant des Kavkaz, à l’origine du nom « Caucase », y serait enchaîné pour avoir donné le feu aux hommes. Il partage sa place avec Amirani, un autre dieu de la mythologie géorgienne, puni pour les mêmes raisons. Une histoire similaire existe dans la mythologie grecque. Ce serait également sur ce sommet que Zeus aurait enchaîné le Titan Prométhée pour avoir dérobé le feu et l’avoir offert aux Hommes.

Étrange similitude.


Loin d’être des blogueurs de voyage, nous vous dévoilons nos secrets pour des photos imparfaites qui suffisent à nous satisfaire. Prenons pour exemple la galerie photo ci-dessous, trois photos, trois techniques différentes.

Première photo: Nous arrivons sur le col, une vue parfaite s’offre à nous. Un couple de russe arrivant également sur les lieux nous propose de nous prendre en photo. Nous acceptons. Ça ressemblerait presque à une photo de famille avec nos deux nouveaux copains de la journée: deux chiens qui nous suivent depuis la début de la randonnée.

Deuxième photo: photo prise à notre insu par un biélorusse qui nous propose ensuite de nous envoyer la photo par mail. Une gentille attention!

Troisième photo: mettre le minuteur, courir et voir ce que ça donne. Par chance, cette fois là, la mise au point c’est faite correctement et nous sommes dans le cadre, bingo!



Inutile de préciser que ces montagnes nous en ont mis pleins les yeux. Le petit hic est qu'il est difficile d’explorer pleinement ce pays montagneux en plein hiver. Nous nous dépatouillons donc comme nous pouvons pour trouver de petites randonnées et ainsi garder en œil sur ses montagnes surprenantes et plutôt méconnues.


Vaincre ses peurs


Partir et tout laisser derrière soi. Sûrement un de nos meilleurs choix, même si cela implique de se confronter à nos peurs. Alors toi qui est en train de lire ces lignes tu dois sûrement te dire qu'un mythe s'écroule, que Marion et Melvine sont des aventuriers sans craintes qui iront au bout au monde. Perdu.


Je (Marion) suis sûrement une aventurière des plus froussarde.


Avant le départ, ma plus grande crainte était sûrement d’imaginer que nous ne serions pas de quoi serait fait le lendemain, l’angoisse! Ne pas savoir où nous allions dormir, comment laver notre linge, comment arriverions nous à destination, etc. Petit à petit, cette peur s’est transformé en mode de voyage que je n’échangerai pour rien au monde! Je ne veux plus m’enfermer dans des vacances planifiée au millimètre.

L’auto-stop… comment allais-je occuper les conversations ou bien communiquer avec un étranger? L’angoisse, là encore! Finalement, certes je ne suis pas cette reine de la communication que je souhaiterais être mais si je disait à cette Marion d’il y a deux ans qu’elle allait parcourir le monde en autostop, elle trouverait ça complètement fou! Je lui répondrai qu’elle en est devenue accro, qu’elle adore ne pas savoir ce que chaque conducteurs va nous faire vivre, qu’elle ne parle pas toujours beaucoup mais que ce n’est pas grave, elle fait des efforts chaque jours et, ça, c’est le principal. La peur de ne pas aller jusqu’au bout évidemment. Mais au bout de quoi? Qui donne les limites? Voyager selon ses convictions n’est pas, finalement, le plus important? Qu’importe d’aller en Thaïlande ou au Japon, le Kirghizistan a sûrement beaucoup à offrir lui aussi!

Et puis il y a des peurs plus factuels, qui apparaissent pendant le voyage. Redouter de traverser un village et d’y croiser un chien par exemple. Une peur qui chamboule souvent nos plans, nous avons fait plus d’un demi tour face à un chien défendant son territoire. Sûrement sans raison mais ça nous ne le saurons jamais. Nous voyageons avec, apprenons petit à petit à diminuer cette crainte et tentons à décoder ce que ces chiens ont réellement à nous dire.

Alors au bout de neuf mois de voyage, il y a eu des peurs, il y en a et il y en aura encore pleins d’autres. Mais quoi de plus gratifiant que d’avancer avec celles-ci?


Heureux et même pas peureux



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