📆 Du 08 février au 07 avril 2022 📆
En attendant le printemps
Un plein mois de mars en Géorgie, ça équivaut à la roulette russe de la météo. Nous sommes tombés sur de la neige en continue pendant deux bonnes semaines, et ça dans tout le pays. Et oui, nous ne sommes pas en tour du monde sous les tropiques, il nous faut donc nous adapter aux saisons!
Bien au chaud chez Jean-Michel et Julie, notre nouveau workaway, nous attendons donc l’arrivée du printemps (et l’ouverture des frontières) avec impatience.
Première semaine: pleins d’espoirs, les bourgeons commençaient à pointer leur bout du nez…
Deuxième semaine: de la neige comme il n’en ai jamais tombé à cette saison en vingt ans! Pour le printemps on va attendre encore un peu… nous prolongeons notre séjour chez Jean-Michel et Julie le temps que le soleil se décide à reapparaître.
Troisième semaine: ça y est c’est l’heure des aurevoirs, le soleil se décide enfin à sortir! Il faut quand même dire que nous avons passés trois semaines à Telavi entourés de personnes bien cool: Ivan, un catalan des plus sympathique; Nestor et Carolane, les experts menuiserie ou plutôt les voyageurs en van aménagé trop stylé; et bien entendu Jean-Michel et Julie, nos hôtes, professionnels en cuisine du monde au plus grand bonheur de nos papilles.
concours d’anecdotes, round 2
Il vous faut lire l’article précédent pour avoir nos premières anecdotes, immanquables.
Anecdote n°6: 25 mars.
Pouce en l’air, c'est parti! En fait pas vraiment, ça commence avec 1h d'attente, 1km pour une bouteille de rouge en cadeau. Notre destination est à 60km si ça continue nous ouvrons une cave...
Bref, il est 12h quand nous commençons vraiment à prendre la route. Après quelques voitures et pas mal de kilomètres parcourus nos conducteurs nous proposent de visiter un célèbre monastère avant de nous inviter dans un restaurant avec vue sur les montagnes du Caucase. Face à nous une dizaine de plats se succèdent le tout accompagné de vin bien évidemment. Le repas est rythmé de toasts, une tradition géorgienne, où nos amis saluent notre rencontre, nos familles respectives, nos emplois, etc. Vient ensuite le moment de se quitter, où nos regards et poignées de main se chargent de reconnaissances pour ces personnes qui ont tenu à nous transmettre leur culture et leur générosité. Nous espérons un jour pouvoir leur rendre la pareille, qui sait.
Et puis, comme une belle journée ne se termine pas comme ça nous sommes ensuite accueillis comme des rois dans la guesthouse que nous avons réservé pour trois nuits. Discussion, vin maison et démonstration de savoir-faire de Khinkali maison, une spécialité culinaire géorgienne. Autant vous dire que nos estomacs étaient prêts à exploser, un vrai marathon gastronomique ce pays!
Cela faisait trois semaines que nous étions en pause en workaway et cette journée d’auto-stop ne peut que nous confirmer le plaisir de reprendre la route! Bien arrivés à Sighnaghi.
Anecdote n°7: 02 avril. Une journée où nous honorons notre statut de touriste en allant visiter le canyon le plus connu de la région, passage obligé à Martvili. Deux touristes impressionnés devant le débit des cascades mais surtout devant les premières verdures depuis des mois! Ça y est!
Tout nos sens sont en éveillent, le printemps est omniprésent, ce qui donne un Melvine et une Marion trop heureux! Une petite galerie photo qui célèbre le printemps pour l’occasion:
Mais la Géorgie ne serait pas la Géorgie sans l’hospitalité de ses géorgiens! Nous voilà donc attablés chez cet homme nous sortant tout ce qu’il peut trouver dans son réfrigérateur, le tout accompagné de vin (maison, évidemment). Si vous avez bien suivi, vous savez que cette rencontre est évidement ponctué de toasts, avec cette fois la particularité que nous devons finir le verre cul sec! Sans trop savoir ce que nous faisons là, nous interagissons avec cet homme heureux de nous accueillir et nous offrant tout ce qu’il a à offrir.
Non sans séquelle, nous repartons pleins d’interrogations: serons-nous capable, à notre retour, d’offrir cette générosité spontanée à des étrangers passant devant notre jardin comme l’a fait cet homme? Nous ne parlons pas la même langue et pourtant nous nous sommes attachés à ce monsieur qui semblait se sentir bien seul, mais était-ce la raison de son invitation ou simplement de partager un bon moment?
Anecdote n°8: 03 avril. Attention, nous radotons.… Encore de l’autostop, de la générosité et des belles rencontres. Mais impossible de faire tomber des journées comme celle-ci dans la banalité du voyage alors quelques lignes s’imposent.
Le programme du jour: atteindre un canyon perdu au milieu de nul part en auto-stop. Nous nous apprêtons donc à galérer mais ça c’était avant de tomber sur Nika qui va faire ce détour de 30km pour nous amener à l’entrée du canyon. Seul problème: il ne connaît pas la route. Mieux que le gps nous demandons tout les 5km notre chemin.
Et sinon pour tout ceux qui prévoient de visiter la Géorgie et qui ont le vertige, faites demi tour tout de suite ce canyon n’est pas fait pour vous: 2km sur une passerelle au dessus du vide!
Le retour se fait sans encombre mise à part le fait que nous avons réfléchi sérieusement à demander hospitalité pour la nuit si nous ne croisions personne pour nous ramener à notre logement… Miraculeusement deux hommes passent par là et nous ramènent à notre point de départ. Entre temps: pause en bord de route au bord d’un cours d’eau pour laver la voiture. Rien de mieux que de sortir la serpillère du coffre et d’astiquer cette vieille voiture de tout les côtés pour qu’elle ressorte comme neuve! C’est ça aussi la Géorgie, des moments improbables.
Pour finir la journée, nous retournons voir deux femmes rencontrées la veille à qui nous avons proposer de ramener de la bière pour boire un verre ensemble. C’est au final un repas qui nous attend. Tout ça parce que hier nous leur avons acheté un pantalon de seconde main (beaucoup trop grand d’ailleurs) dans leur magasin. Nous allons finir par connaître tout le village si nous restons trop longtemps!
Anecdote n°9: Une dernière pour la route. Celle-ci est différente, il vous suffit de vous imaginer à bord d’un marshrutka (minibus) et de regarder par la fenêtre pour avoir un aperçu de la Géorgie.
Les paysages défilent, des montagnes toujours en ligne de mire. Le conducteur se met à doubler alors qu’un virage arrive, le summum c’est plutôt qu’il double un taxi qui est lui même en train de doubler une voiture, c’est sport mais ça passe sans dégât, ouf! Si on mettait la ceinture de sécurité pour se rassurer? Ah non, elle ne fonctionne pas… Heureusement les montagnes qui se rapprochent font un petit peu oublier les dangers de la route. Une personne au bord de la route hèle le minibus qui s’arrête, ici on monte et on descend du bus quand on veut il suffit de se signaler. Nous repartons avec quelques zigzag entre vaches et cochons qui occupent le milieu de la route. La musique traditionnelle vient ambiancer le bus grâce aux tambours et instruments à vent. Et puis il y a aussi quelques secousses liées aux nids-de-poule sur la route, assez fréquents. Nous traversons de nombreux villages, des coups de klaxonnent s’échangent pour saluer les habitués. À travers cette vitre de nombreux déchets défilent, une réalité bien triste. Il y a aussi cette personne qui fait trois signes de croix devant chaque édifices religieux. Nous arrivons enfin, une personne d’au moins 80 ans vend quatre bouteilles de jus de pomme devant sa porte, ellenous sourit malgré le fait que nous ne lui achetons rien. Un rapide coup d’œil de la Géorgie, vous venez?
Comment ça, la randonnée est impossible en hiver?
La Géorgie c’est la montagne, la montagne c’est la randonnée, la randonnée c’est le dépassement de soi pour apprécier ce que la nature offre à nos petits yeux.
La Géorgie en hiver c’est de la neige en montagne, la neige en montagne c’est compliquer l’accès aux chemins de randonnées, compliquer l’accès aux chemins de randonnée c’est Marion et Melvine septique, Marion et Melvine septique c’est faire de la randonnée en Géorgie en hiver malgré l’accès compliqué aux chemins de randonnée.
Nous nous dirigeons donc en Svaténie, région recluse de Géorgie, à trois heure de route de la ville la plus proche, avec une culture forte de traditions. Une multitude de randonnées est possible en été, impossible fin mars… Nous avons tout de même trouvé de quoi nous satisfaire pour avoir un rapide aperçu de cette région que nous comptons revenir visiter sur notre trajet retour!
On commence par une journée ensoleillée où notre seul objectif est seulement de monter le plus haut possible au dessus du village pour voir ce que ça donne. La neige finit par nous avoir, demi tour. Une petite mise en jambe de 500m de dénivelé tout de même. Assez pour nous faire regretter d’avoir manger autant de khachapuri!
Rien de très sportif pour le jour suivant, une ballade dans le village de Mestia où nous tentons de comprendre l’intérêt de toutes ces tours qui font la particularité de la région.
Le plus étonnant dans tout ça c’est que les habitants eux-mêmes ne savent pas exactement leurs origines, aucune recherche scientifique n’aurait été entreprise! Rien de mieux que d’en débattre autour d’une bière n’est-ce pas?
Place à une journée sportive, une vraie: 25km avec notre guide Miranda à travers les villages de Svaténie. Ça vous tente? Nous recommandons dix mille fois une journée comme celle-ci! Bien sûr il y a eu des vues sur les montagnes des alentours, toujours impressionnant ce Grand Caucase! Mais il y a eu surtout une immersion dans un village Svan avec la visite d’une maison traditionnelle puis un repas chez une famille qui nous a régalé grâce à tout ses petits plats faits maison. Nous avons posé un nombre incalculable de questions sur la Géorgie et la région de Svaténie, le maître mot du voyage étant de comprendre. Religion, histoire, tradition, agriculture, tourisme, relation avec la Russie, etc. Finalement lors d’une journée comme celle-ci le paysage est un bonus, le plus intéressant étant de s’immerger au cœur du village le temps d’un instant.
La Géorgie en bref
Nous avons beaucoup parlé montagnes et rencontres dans cet article. Un autre aspect nous vient immédiatement en tête lorsque nous prenons du recul sur ce que nous avons vécu dans ce pays: le vin! En plus du fait que pratiquement chaque famille a sa propre production de vin et de chacha (eau de vie traditionnelle) il faut quand même dire que la Géorgie est le berceau de la viticulture. Imaginez qu’on aurait retrouvé les premières traces de vinification ici et qu’elles dateraient de 8000 ans, rien que ça!
Une dégustation s’impose! Nous ne parlons pas des nombreuses dégustations faites à l’improviste chez les géorgiens mais d’une vraie cette fois-ci, dans un domaine. Ça tombe bien, un ami de notre hôte workaway gere un domaine justement, il nous invite donc pour une petite visite. Nous goûtons pas moins de 18 vins, chaque fois avec son histoire et son processus de fabrication, le tout accompagné d’un bon repas, quoi demander de mieux!
Qui dit vin dit repas (pas forcément on vous l’accorde mais pour introduire la prochaine galerie photo c’est mieux). La gastronomie géorgienne est une belle surprise, elle est pourtant assez méconnue. Nous sommes donc partis découvrir ça de nous même. À première vue on pourrait presque croire qu’on ne mange que des Kachapuri, spécialité à base de pains et de fromage que l’on trouve partout mais en creusant un peu on peut déguster de nombreux autres plats.
Pour clôturer ce chapitre Géorgie nous passons une dernière soirée dans un restaurant thaïlandais accompagné de français, d’une arménienne, d’une russe et d’une iranienne. Pas très géorgien tout ça, mais qu’importe nous avons passé une très bonne soirée en bonne compagnie.
Il est temps maintenant de quitter la Géorgie. Nous continuons donc notre petit bout de chemin en traversant de nouvelles frontières terrestres et restant convaincus que nous n’avons pas besoin de l’avion pour vivre une belle aventure!
Ça donne envieeee !!! 😛faim ( et soif !) aussi ! Mais toutes ces vues sur les montagnes enneigé wooaaa